les bons conseils

au régal de la staaaaaaaaaaaaaaaart-upppppp de demain

Par David Dufresne, 12 mars 2000 | 5321 Lectures

D’abord, il y a eu les brigands de grand chemin. Mais aujourd’hui, il n’y a plus de grands chemins. Juste des autoroutes (de l’information, ou pas, qu’importe). Pas d’avenir, donc.

Puis, il y a eu la Bande à Bonnot, avec ses voitures. Tandis que leurs limiers n’en avaient pas. Mais aujourd’hui, tout le monde à une voiture. Pas d’avenir non plus.

Ensuite est arrivé le hold-up. Le braquage de banque, quoi. Des types comme Billy Bragg ou Spaggiari. Mais les banques se sont protégées - sas d’entrée, caméras de surveillance, etc. - alors, ce n’est plus une vie. Et si maintenant, il faut sortir des lances-roquettes pour attaquer de pauvres porte-flingues convoyeurs de fonds, ça devient franchement pas chouette. No future.

A propos de No Future, il y a bien eu « la grande escroquerie du rock ’n’ roll » des Sex Pistols. Mais elle s’est soldée, deux ans plus tard, par un suicide. No comment.

Ont alors surgi les cols blancs, les as de la délinquance financière. Avec leur cortège de fausses factures, de délits d’initiés. Mais le secteur devient encombré. Les « Affaires » s’empilent, les juges se modernisent, des ministres sont inquiétés, d’anciens ont même fait de la taule. L’avenir est encombré.

Alors, comment faire ? Oui, comment gagner Beaucoup, d’un coup ? Et légalement, en plus ?

Jamais avare de bons et loyaux tuyaux, davduf.net vous dit tout. Le miracle a un nom : Staaaaaaaaaaaaaaaart-upppppp. 1ère leçon : le business plan.


LE BUSINESS PLAN

Vous l’avez lu ici, ou là. Le mot clé, c’est le business plan. Sorte de note d’intention où la cohérence fait démonstration. Qu’importe le fond de votre affaire, seule sa « faisabilité » importe.

Pour en juger, les capital-risqueurs (souvent des rentiers, qui se prennent pour des aventuriers, mais c’est un autre problème) se basent donc sur le Business plan, également appelé « executive summary ».

Histoire d’être concret, prenons le Business Plan de ce site.

1. Elevator pitch
Activité, mission, positionnement

Activité : webzine à fort contenu rédactionnel.
Mission : vendre son fort contenu rédactionnel.
Positionnement : quelque part sur le Web

Le plus de DavDuf : une idées simple répétée deux fois (ici à « activité » et « mission ») est plus efficace et convaincante que deux idées confuses. N’hésitez pas à être simple. Mais n’hésitez pas non plus à faire rêver votre investisseur. D’où le « quelque part sur le Web », riche en promesses exotiques et en espèces sonnantes et trébuchantes.

2. Points forts de votre équipe
Nombre de personnes, compétences, expériences, âge.

Nombre de personnes : 1
Compétences : 1
Expériences : 1
Age : correct.

Le plus de DavDuf : ne vous survendez pas. Votre interlocuteur, de toute façon, vous paiera bien assez cher comme ça. Restez donc modeste, au moins lors de la phase d’approche...

3. Vos ventes
Votre produit ou service ? Quel est l’utilisateur final ?

Le service : de l’intelligence gratuite.
L’utilisateur final : un homme ou une femme de 15-55 ans, occidental, plutôt urbain, relativement aisé, bon niveau intellectuel.

Le plus de DavDuf : il s’agit là de l’un des points centraux de votre business plan. Un bon conseil : ne le négligez surtout pas.

4. Avantages concurrentiels
Qui sont vous concurrents ? En quoi vous distinguez-vous d’eux ? En quoi votre projet est-il unique ?

Concurrents : Yahoo, Nomade, Lycos, Amazon.
Distinction : Avec moins de traffic que les concurrents, et sans pub, les pages de davduf.net se chargent nettement plus vite (+ 15,2% selon un cabinet d’expertises extérieur).
Projet unique : une multinationale à taille artisanale. Le facteur humain prime.

Le plus de DavDuf : il s’agit là d’un autre des points centraux de votre business plan. Un bon conseil : ne le négligez pas plus que le précédent. Autre conseil : faire acte de perspicacité et d’un brin de malice (un brin seulement)

5. Business Model
Qui paie quoi ? Sources de revenus et marges ? Prix de vente ? Canal de distribution ?

Qui paie ? : un généreux donateur, qui préfère rester anonyme.
Source des revenus et marges : trés marginales, précisément.
Prix de vente : dans une monnaie indolore, incolore, inexistente. Le D (pour Don).
Canal de distribution : fils téléphoniques, cable, ADSL, etc. Exclusivement on-line.

Le plus de DavDuf : il est de bon ton de jouer carte blanche, ici. Si vous allez voir des investisseurs, c’est que vous avez besoin de liquidités. Inutile de mentir. Tout au contraire, insistez sur l’aspect high-tech de votre projet. Montrez que vous vous y entendez question technique.

6. Marché
Clients potentiels ? Taille du marché ?

Clients potentiels : voir point 3 (« vos ventes »).
Taille du marché : mondial.

Le plus de DavDuf : Deux choses, ici. Ne pas hésiter à faire des réponses circulaires, qui renvoient à l’intérieur de votre business plan. Il n’en ressortira que plus cohérent. Deuxio : faîtes rêver vos investisseurs. Ils veulent du monde, un marché mondial vaut mieux qu’une niche de voisinage.

7.Stratégie de développement
Choix d’une niche au démarrage ? Principales phases de développement ? Temps escompté pour y parvenir ?

Niche : voir point 3 (« vos ventes »)
Phases de développement : 1/ démarrage 2/ impulsion de développement 3/ accompagnement de développement 4/ développement en instance 5/ frémissement de développement 6/ développement dans le quartier. Puis l’on répèrte les phases 1 à 5 et l’on transforme la phase 7 en « développement régional », puis rebolote avec un « developpement national », puis à nouveau avec un « developpement européen », puis un « développement mondial ». Temps escompté pour y parvenir : 6 minutes, 12 secondes avec l’entére en Bourse (en 2001).

Le plus de DavDuf : l’unique chose qui importe réellement est le mot magique : Bourse. Le reste, c’est du baratin.

8.Capitaux recherchés
Valorisation de la start-up ? Pourcentage de cap à céder ? Pour quel montant ?

Valorisation : 75,2 millions de Francs.
Pourcentage de parts à céder : 20%
Pour quel montant ? : 25 millions

Le plus de DavDuf : la valorisation est le prix estimé de votre entreprise/projet. Le montant des parts est ce que vous êtes prêts à ceder à votre investisseur. Ici, 20% de 75,2 millions = 15,04 millions et non 25 millions. Mais il faut bien faire des affaires. La folie n’aura qu’un temps. Alors, tentez le tout pour le tout. Il s’agit d’un holp up légal, après tout.

Autres informations à apporter :
Le CV de l’équipe dans laquelle il vous faudra saupoudrer savamment les gens venus du marketing/écoles de commerce et les créatifs. Un mélange 87%-13% parait actuellement le plus stable. Et voilà, c’est fini. Votre start-up est déjà sur les rails. Facile, isn’t it ? Il ne reste plus qu’à vous convaincre vous mêmes avant de vous lancer à la quête aux dollars.


LES RECETTES D’UN SUCCES ASSURE

Une fois le business plan terminé, il vous faut vous convaincre en premier lieu de l’impossible : la viabilité de votre projet. Pour ce faire, une solution, une seule : la méthode Coué.

1.En finir avec la vieille économie

Avec le Net, c’est un monde qui s’écoule. Celui des syndicats, des conventions collectives, du droit au travail. Grâce aux mirifiques stock options, vous pourrez faire croire n’importe quoi à n’importe qui. Et faire travailler vos ouailles dans les 50 h par semaine. Quelle aubaine.

2.Le tryptique de choc

Réduction maximale du coût d’approche des internautes, fidélisation de ces derniers, et génération maximale de ventes en ligne.

Il vous faut donc trouver un nom accrocheur, facile à retenir, résolument tourné vers l’e-avenir. Mais aussi vous devrez développer toute une panoplie de gadgets vous permettant de fidéliser vos internautes, du style météo à l’autre bout du monde, horoscope des annés 1920, email gratuit qui plante, chats insipides, forums vides, etc. Donnez aussi à votre internaute-client le sentiment qu’il est unique et choyé par vous. Des coupons de réduction chez Leader Price sont ainsi une piste à ne pas négliger.

3.La rapidité d’éxécution comme Sésame

A l’inverse de la vieille économie, il ne s’agit pas sur le Net d’être rapide. Il s’agit d’etre le plus vif, le plus prompt, les plus speed. Prenez donc garde à ne pas prendre dans votre équipe des gens qui ne pourraient suivre le rythme. Votre survie en dépend, vraiment.

Pour les livraisons de produits : deux possibilités. Soit vous ne les livrez pas et vous gardez l’argent. Aprés tout, il s’agit de monde virtule, non ? Soit vous les livrez mais toujours en miniature. Car n’oubliez pas : il s’agit de faire des marges les plus importantes possibles.

Vous voila désormais convaincu. Il ne vous reste plus qu’une broutille : trouver un business angel qui vous aidera à trouver des dollars.


LES BONNES ADRESSES

Pas chien, davduf.net vous livre ici bas quelques adresses de la plus haute importance.

1.Les business angels
Ces gens sont là pour vous aider à monter votre projet. On les appelle aussi « leveurs de fonds ».

Erwan C. Corp : spécialiste des sites à fort contenu potentiel.
Bank Arno : spécialiste des sites reliés par un amour des réseaux.
Lazuly Ltd : spécialiste des sites proches de la vérité.

On trouvera également d’autres anges-affaires ici.

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