¡No Pasaran !

brigades internationales, roman photo

livre & expo

Par David Dufresne, 3 mai 2003 | 23544 Lectures

Le livre s’intitule « Brigades internationales, images retrouvées ». Il vient de paraître au Seuil. Il est beau, il est gros, large, soigné, saignant. Il est carré et carrément indispensable.

couverture du livre
couverture du livre

Ses auteurs, l’historien Rémi Skoutelsky1 et le journaliste Michel Lefebvre2 ont travaillé dur, ont parcouru le monde, ont retrouvé d’anciens brigadistes, remué des boites en carton, déniché d’indénichables archives. Ils sont allés de Suisse en bureau des archives du Komintern. A Budapest, ils ont déduit qu’un Hongrois dénommé Turaï pouvait bien être le « photographe officiel » des Brigades, et puis, dans leur joyau, il y a Robert Capa, Gerda Taro ou David Seymour-Chim, premiers grands photographes de guerre. Il y a des hommes et des femmes qu’on regarde allant à la mort. Des visages qui nous font croire qu’on est pas sérieux quand on a 17/27/37/47 ans. C’est l’engagement total, le noir et blanc romantique. C’est inouï.

Le livre est également une exposition au Musée d’Histoire contemporaine, Hôtel national des Invalides, à Paris, du 27 mars au 14 juin 2003.


Brochure de l’Exposition ¡No Pasaran !

Exposition au Musée d’Histoire contemporaine-BDIC, Hôtel national des Invalides, 27 mars - 14 juin 2003

Affiche de l'exposition
Affiche de l’exposition
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La guerre d’Espagne (1936-1939) est le premier conflit de l’ère des médias : journaux, reportages photographiques, radio, actualités cinématographiques permettent à l’opinion publique de suivre les événements au jour le jour. Les mouvements de solidarité avec la République se développent dans toute l’Europe et en Amérique. 35 000 volontaires, venus de plus de 50 pays, s’engagent aux côtés des républicains, essentiellement au sein des Brigades internationales. Leur épopée est devenue mythique, pendant la guerre elle-même.

Les reporters photographes ont largement contribué à la popularisation de cet engagement. Les plus connus (Capa, Chim) ont vu leur travail publié sous leur nom par les magazines (Vu, Life, Regards) ou les quotidiens (Paris-Soir, Ce Soir, l’Humanité) avec l’utilisation des techniques sophistiquées de maquette (récit photos, photomontage). Les photographes espagnols (Centelles, Mayo, Torrents) qui fournissent des clichés à travers des centres de propagande restent, eux, souvent anonymes.

La guerre perdue, les photographies d’agences sont restées disponibles (Keystone, Magnum, Roger-Viollet), des centres de recherche ont conservé des archives personnelles. Pour les Espagnols, soit tout a été saisi par les franquistes qui ont déposé ce qu’ils n’ont pas détruit à Salamanque - dans ce qu’ils appelaient « les archives des rouges » - soit ils sont partis avec ce qu’ils ont pu sauver (Centelles en France ou Mayo à Moscou).

Enfin, nous avons retrouvé, dans des caves et des greniers, les clichés pris par le photographe « officiel » des Brigades internationales, le Hongrois Turai, mais aussi dans les albums confectionnés à la main pour être offerts à André Marty. Le photographe de la ville d’Albacete, Luis Escobar, a également tiré le portrait de nombreux Brigadistes : ces clichés, détruits lors de la victoire de Franco en 1939, réapparaissent aussi dans des albums souvenirs, dans le monde entier.

La production graphique, pendant la Guerre civile, ne se limite pas à la photographie : couvertures de brochures, affiches, cartes postales de campagne sont aussi à notre disposition.

Ce matériel servira à bâtir une exposition autour de l’histoire iconographique des Brigades internationales, et au-delà du gigantesque mouvement de solidarité avec la République espagnole développé dans tous les pays.

Le parti pris iconographique de l’exposition est de montrer du matériel qui a été effectivement diffusé sur divers supports : affiches, cartes postale de propagandes et surtout photographies de presse. Celles-ci, des « vintages » de photographes diffusés dans Life, Regards, Vu, des revues espagnoles comme Ahora ou Estampas, etc. seront mises en regard avec les reportages pour lesquelles elles furent exploitées.

L’exposition s’articule autour de six parties :

  • Les premiers volontaires
  • La bataille de Madrid
  • La solidarité et la propagande internationales
  • Les Brigades internationales au front
  • La vie avec les Espagnols
  • La retraite et les camps d’internement.

Les photographies, les revues, les affiches et les autres documents utilisés, viennent du monde entier : New-York (Abraham Lincoln Brigade Archive, magazine Life, fonds Capa), Londres (archives du British Bataillon ou du Daily Worker), région parisienne (Archives nationales, Amicale des anciens volontaires français en Espagne républicaine à Champigny-sur-Marne, Archives André Marty au Centre d’Histoire sociale du XXe siècle, agences Keystone et Magnum, Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, Service historique de l’armée de terre), Belgique (archives socialistes à Gand, CEGES à Bruxelles), Amsterdam (Institut international d’histoire sociale), Moscou (Archives du Comintern, administration des Brigades internationales), Espagne (Bibliothèque nationale et archives du Parti communiste à Madrid, archives de la guerre civile à Salamanque, archives de l’administration générale à Alcala de Henares, ou de la Generalitat à Barcelone), Budapest, sans compter plusieurs collections privées.

L’équipe comporte des spécialistes de la guerre d’Espagne, du photoreportage des années trente et de la production graphique de l’époque. Elle s’appuie aussi sur deux ouvrages, catalogues de l’exposition, qui sortiront peu de temps avant son ouverture :

  • Brigades internationales, images retrouvées, de Michel Lefebvre et Rémi Skoutelsky (Paris, éditions du Seuil, 2003)
  • La Guerre d’Espagne, un déluge de feu et d’images, de François Fontaine (Paris-Nanterre, éditions Berg international/BDIC, 2003)

Commissaires de l’exposition  : François Fontaine et Rémi Skoutelsky

Comité d’organisation : Laure Barbizet, Geneviève Dreyfus-Armand, François Fontaine, Michel Lefebvre, Fabiola Rodriguez, Rémi Skoutelsky

1Historien, spécialiste de la guerre d’Espagne, Rémi Skoutelsky a publié chez Grasset en 1998 : L’Espoir guidait leurs pas. Les Volontaires français dans les Brigades internationales, 1936-1939.

2Journaliste au Monde, Michel Lefebvre est le fils d’un républicain espagnol. Il s’intéresse à l’histoire du communisme et à la guerre d’Espagne.

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Messages

  • bonjour je vous écris ce message car je cherche des informations sur la période historique que vous traitez à travers cette exposition. je suis actuellement en licence d’histoire de l’art à Paris et j’espère pouvoir poursuivre mes études à Madrid l’année prochaine. J’aurais un mémoire à faire et je souhaite travailler sur l’idée de l’art mis au profit d’un combat politique, c’ est pour cette raison que je m’interresse à la guerre d’Espagne et aux années du franquisme.Ce sont les affiches et tous les documents visuels que je voudrais étudier d’un point de vue plastique. si vous avez quelques pistes de recherche à m’indiquer, ce serait avec plaisir ! merci d avance. Chloé Fricout. chloefricout@hotmail.com

  • Un site incontournable et très complet sur la guerre civile espagnole. Nombreux documents et témoignages. Lire en particulier les pages « courrier ».

    Voir en ligne : Espagne au Coeur

  • Dommage aucune photo a disposition pour nous les enfants de la guerre civile espagnole...

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