Un mensonge de notre moment historique est de faire croire, avec une certaine facilité, que la classe ouvrière a disparu et que les ouvriers ne sont plus assez nombreux pour composer une force sociale. Si l’on définit assez simplement un ouvrier comme quelqu’un travaillant avec d’autres à la fabrication d’un objet manufacturé, c’est à croire que tous les objets utiles ou inutiles qui meublent nos vies ont été produits ailleurs qu’en France, dans des pays du tiers-monde où la main-d’œuvre est nettement moins chère. Le « made in France » qu’on nous poussait, avant ces grands temps de mondialisation, à chérir de façon quasi-vichyste ne serait donc plus.
Cette hypothétique disparition est évidemment un grand numéro de prestidigitation sociale, qui fonctionne à partir d’un seul truc : la dénomination. Ainsi les caissières de supermarché ne sont-elles plus des ouvrières même si les marchandises progressent toujours infernalement sur leur tapis roulant comme sur une chaîne de montage ; les caissières, nous dit-on, sont des employées. Les garagistes qui désossent, les mains pleines de cambouis, des véhicules dans leurs ateliers ne sont pas des ouvriers mais des artisans. Un journaliste pigiste ne sera pas un ouvrier de la presse, mais un « intello précaire ». Et un électricien qui déroule des câbles sur un plateau de cinéma, sauf à vouloir l’insulter et se prendre un pain dans la gueule, n’est pas un ouvrier… Comme chacun le sait depuis cet été, c’est un intermittent du spectacle.
Peu à peu, les ouvriers de France ont été ainsi tous renommés. Peu à peu, les ouvriers nous ont été volés : ils sont sous nos yeux, mais nous ne les voyons pas. Pour les analystes politiques qui ne sont jamais les derniers à jeter le manche après la cognée, cela expliquerait la déroute sans fond du Parti Communiste Français, historiquement le parti des ouvriers. Mais c’est un deuxième mensonge. Si l’on additionne les résultats de tous les partis communistes présents à l’élection présidentielle de 2002 (PCF, LO, LCR et Parti des travailleurs ; ce qu’on appelle l’extrême gauche, alors qu’il s’agit en réalité de la gauche communiste), on voit en effet qu’ils égalisent le nombre de voix réunies par le bien naïf candidat socialiste au premier tour (autour de 16%). Il se trouve donc actuellement en France autant de votants communistes, révolutionnaires ou pas, que de votants socialistes doucettement réformistes.
Mais passons ; revenons aux intermittents du spectacle. Soyons francs : leur refus au début de l’été de se définir comme ouvrier nous a beaucoup chagrinés. C’était d’autant plus choquant que les techniciens étaient souvent en pointe dans cette virulente contestation des modifications de l’aide sociale au spectacle. Pour autant, on a jamais entendu l’un d’entre eux se définir fièrement comme ouvrier. A croire que c’est l’usine qui définira pour toujours l’ouvrier, et non son ouvrage. La maquilleuse maquille, mais elle n’est pas ouvrière des visages, elle est intermittente du spectacle. Le chauffeur de stars conduit des stars, mais il n’est pas ouvrier des stars, il est intermittent du spectacle. L’électricien branche des fils, mais pas plus que le machino il n’est ouvrier, il est intermittent du spectacle.
Cette dénégation nous paraît d’autant plus grave, que nous estimons que c’est dans l’industrie culturelle que nous devons chercher l’avenir du mouvement ouvriériste français. De nos jours, l’ouvrier conscient de notre pays travaille en effet plus souvent pour Gaumont ou pour TF1 et leurs filiales, que pour Peugeot ou Citroën. Aujourd’hui, il monte plus souvent des téléfilms que des voitures. C’est comme ça. Qu’il en soit plus fier est une autre affaire ; car il y a moins de trente ans, les ouvriers étaient encore fiers de construire des voitures.
Les Américains sont d’ailleurs moins pudiques que nous lorsqu’ils parlent d’Hollywood comme d’une « usine à rêves ».
La France, ce pays où l’on n’a pas de pétrole mais où l’on a des idées, selon ce vieux slogan qui disait déjà bien que la France est un pays où la principale matière première est la matière grise, la France a désormais complètement industrialisé son secteur culturel. Antique Société du spectacle que honnissaient les situationnistes ! C’est d’une véritable Manufacture du spectacle qu’il s’agit désormais.
S’il existe une exception culturelle française, c’est d’ailleurs bien celle-là : nous avons taylorisé notre secteur culturel bien avant nos voisins européens. Notamment grâce à l’astuce sociale des intermittents du spectacle, qui a permis de faire en grande partie financer le coût de la main-d’œuvre culturelle par la collectivité.
Mais foin de main-d’œuvre ! Jusque dans les comédiens ou les musiciens, la plupart des intermittents se prennent fièrement pour des artistes, alors qu’ils ne sont que des ouvriers de la comédie ou de la musique. Cela ne diminue évidemment pas leurs mérites. Nous n’avons rien contre ce genre d’ouvrier intellectuel, au contraire. C’est contre l’artiste que nous en avons. Contre ceux qui s’imaginent être des intermittents de l’art, qui nous interdisent de penser qu’un bien culturel est équivalent à un bien matériel, alors que ce qu’ils fabriquent à l’intention de nos cinémas, de nos théâtres impopulaires, est aussi standardisé qu’une machine à laver, qu’un four à micro-ondes. Un épisode de Navarro ; un disque de la Star Academy ; une émission de Jean-Luc Delarue, les nanars de Luc Besson, un vernissage rue Louise Weiss ou même un opéra à la Bastille, voilà bien souvent d’aussi industrielles productions qu’une Twingo ou qu’un TGV. Du reste, le malin Conseil d’Etat ne s’y est pas trompé en tranchant au beau milieu de l’été que l’émission Popstar de M6 était bel et bien une « œuvre audiovisuelle », pouvant bénéficier des aides gouvernementales qu’accorde la notion d’oeuvre dans ce pays, où l’audiovisuel est désormais aussi concentré que la métallurgie d’antan. Et si TF1 est la première chaîne d’Europe, cela tient sans doute moins à la qualité de ses programmes qu’à l’argent des contribuables qui aura permis à la chaîne, des années durant, d’économiser sur les salaires via le régime des intermittents. Dans un monde à peine plus juste que le nôtre, les millions d’euros de stock-options de TF1 devrait donc revenir au peuple, et non à ses dirigeants.
On comprend évidemment que les ouvriers du spectacle soient attachés à leur régime de faveur. Nous sommes clairement solidaires de leurs luttes, disons-le, comme nous le sommes de toute lutte opposant des ouvriers à leurs patrons, puisqu’il ne s’en est encore point vu qui aient été injustes dans toute l’histoire du monde.
Mais de grâce, que les intermittents du spectacle le fassent, non en tant qu’artiste et au nom de la culture française ; de grâce, qu’ils le fassent au nom de la lutte des classes, et en tant qu’ouvriers.
Messages
1er septembre 2003, 12:02, par ignatz
Amusante analyse, comme souvent de coutume, mais un poil erronnée dans ses fondamentaux : contrairement à ce que vous prétendez, cher Davduf’ c’est en NE TRAITANT PAS les éléctros et les machinos d’ouvriers que vous risquez le cassage de gueule. Ceux-ci revendiquent en effet fièrement leur qualité d’ouvrier, par distinction (je n’ose dire opposition) avec les techniciens...
amicalement,
ignatz
ancien assistant-réal (comprendre technicien, comprendre donc intermitent...)
1er septembre 2003, 23:29, par Mr Learn
Completement d’accord avec Arnaud Viviant. Cela fat trop longtemps que les intermittents du zoo se complaisent dans le confort de leur statut. Ils ont oublié ce qu’ils devaient faire. Pour preuve, la qualité de la culture produite. Intermittents-ouvriers, lâchez vos patrons qui ont tant abusé de la situation. Faîtes-les triquer (bien sur ce sera toujours eux qui prendront la thune, mais c pas grave. Ya pas que l’argent ds la vie, ou alos prenez leurs places). Comme disait Léotard « il ne faut pas confondre baise et confort ».
mr learn militant copyleft
1er septembre 2003, 12:48, par Fred
Faux problème à mon avis. le terme d’intermittents ne s’oppose pas à celui d’ouvrier mais à celui de « permanent ». Je crois comprendre que tu ne souhaites pas déprécier le terme d’ouvrier, ni celui d’artiste, mais les intermittents du spectacle, s’ils ne sont pas des artistes comme les autres (de ton point de vue : dans la « fabrication » de produits standardisés) ne sont pas non plus des ouvriers comme les autres. Je parlerai davantage d’« oeuvriers », en ce qui les concerne (l’origine latine est la même).
2 septembre 2003, 09:49, par Sandrine
Je voudrais préciser que les machinos, elecrtos, et une partie du staf déco s’appellent des ouvriers et ne se présentent pas autrement. Alors si on traite un electro d’ouvrier on ne s’expose en aucun cas à un pain dans la « gueule »....
Il y a les technitiens, ceux qui sont directement lié à la technique et être maquilleur(se) est de la technique et les ouvriers. Il y a aussi les Artistes.
Sandrine
2 septembre 2003, 10:22, par lesnouveauxesclaves
Le spectacle honnit par les situationniste n’a rien à voir avec le spectacle des intermitent ou même, avec la marchandise culturelle. Nous sommes tous des intermitents de la société du spectacle, celle de Debord. Nous sommes des prolétaires plutôt que des ouvriers, s’il faut absolument se référer au XXeme siècle pour produire de la représentation. Puisque nous sommes les mêmes, séparés simplement par « le langage officiel de la séparation généralisée », écrasée par « le mouvement autonome du non-vivant », exigeons la généralisation du système d’assurance chômage des intermitents, qu’on l’appel revenu universel d’autonomie, revenu minimum garanti ou que sais-je encore. En vouloir aux artistes ne semble pas être tout à fait pertinent...
Voir en ligne : le spectacle de la société ou la société du spectacle ?
5 septembre 2003, 20:08
Je suis comédien, donc artiste et intermittent. Et connaissant mes congénères comédiens, les contradictions profondes du système de production dans le spectacle. La négociation individualisé du travail, et tantôt la course au succès, tantôt le travail pour l’Art... je dois dire que tu as quand même plutôt raison.
D’ailleur je bondis, à chaque fois que le Medef et la CFDT fracassent les travailleurs précaires du spectacle au travers des annexes 8 et 10, artites et petits patrons du spectacle crient qu’on tue la Culture. Normal, leur intéret c’est de pas nous payer.. ... au nom de la culture...
JC
26 septembre 2003, 02:52, par grrrrrr
Mettons les pieds dans le plat : on s’en contrefout de tout ça. Pourquoi : parce que personne n’a besoin des intermittents. Je suis sérieux. Je m’explique : pas de théâtre chez moi ? je ferai autre chose ; pas de musique : y a des cd, des dvd, des radios, des mp3, etc. Pareil pour le reste. Tout. La culture c’est pas mort, pas toujours mort. Bref, elle est devant nous. Pas dans la rue. La culture qui manifeste ! on aura tout vu ! Heureusement que la culture est ailleurs... Tiens, pour vérifier mes dires : regardons où se fait la culture : sur le net... Certainement pas dans la rue. Faut regarder devant et éviter ces corporatismes pitoyables d’assistés, toujours prêts à mendier des sous avec les impôts de ceux qui consomment et surtout avec les impôts de ceux qui consomment pas la culture (pas le temps, pas le fric, pas la même idée de la culture). Donc je ne vous aime pas, grrrr
8 octobre 2003, 11:33
Cher Tarzan ! J’ai beaucoup ri en lisant ton scribouilli : je propose quant à moi qu’on arrête d’enterrer les « grands débrouillards , travailleurs , intelligents et bien sur non-assistés par personne vous m’entendez ? » dans ton style, c’est logique puisque tu n’as besoin de personne , donc le mieux c’est de laisser pourrir ton cadavre à l’air libre , ça fera de l’engrais pour les mauvaises herbes ... Vivement que tu crèves , charogne !
13 avril 2004, 00:57
Et tes mp3, tes cd, tes dvd, ils sont faits par qui banane ! ?? par des intermitents qui, comme toi, cotisent, et qui payent aussi leurs impots pour eux et pour toi ! eux qui le plus souvent ne benefissiront pas de leur statuts, souvent plus merité que ceux qui ent profitent un max... telecharge tranquile « tes » mp3 jusqu’à ce qu’ils s’apauvrissent, tant ils seront de moins en moins faits par les véritables artistes, intermitents, qui crevent à tour de bras, avec ton plein consentement d’imbecile, dans notre beau pays, et le jour ou tout sera, soit purement utilise, soit simplement stéril, tu n’aura rien a regretter, nous vivrons dans un vrai monde de cons fait par les cons et pour les cons comme toi. Vous n’aurez plus de reves, plus de sensibilité, plus d’imaginaire, et nous n’en souffrirons pas puisque nous seront tous morts de votre betise. Ensuite, parceque NOUS sommes humains, nous renaitrons, notre imaginaire avec, notre Art, vous nous consomerez sans le savoir, (en appreciant nos mp3, nos films, nos musiques, notre tele quand vous vous lasserez de vous masturber devant le loftstory et autres starac’ et d’y débilifier vos gosses, tantdis que M6 et TF1 detournent votre argent pour les produire), tout en considérant nos créations, et nous même, comme de la merde alors que le beau coté de votre esprit sera empli de notre imaginaire, et vous essairez encore de nous anéantir par betise, c’est également humain, et c’est bien connu, il faut de tout pour faire un monde, des artistes, et des cons qui les masacrent sans savoir qu’ils vivent interrieurement de leurs esprits, d’autres qui parasitent leur « marcher » pour y vendre leur merde. Le mangeur de bananes, laisse moi te dire que tu es une belle incarnation de la stupidité, car ceux qui nous tuent profitent également de toi, bourrent le crane de tes momes d’une merde sans nom, et tu les y aides, jusau’à ce qu’il n’auront plus rien à utiliser (et l’apauvrissement des oeuvres de l’esprit dont nous souffront actuellement en temoigne). Ce que tu ne sais peut etre pas également, c’est que les artistes-intermitents que tu veux voir crever sont toujours les premiers à faire bouger les choses dans ton sens, que l’Art et la culture ne sont pas toujours porteur d’unitile, que les idées fertiles et bien pensées uilisent généralement en tout premier lieu l’Art comme support et moyen d’etre vehiculés, qu’en dehors de ton travail, il ne reste plus que les produits de la science, le sport et.. l’art, (que les 3 sont très liés) et que la plupart des choses agreables de ce monde dont tu profites sont nées de l’imagination des artistes, les intermitents sur lesquels tu t’essuis de ta diarrée. Ceux qui cotisent et qui crevent alors que d’autres détournent et profitent, qui nous parasitent jusqu’à ce que nous, leur hote, crevions.
7 novembre 2003, 19:36
salut, je vais être très bref, + bref que Monsieur Arnaud Viviant (c’est plutôt facile a priori). J’ai de nombreux amis intermitents logés à différentes enseignes : certains rament comme c’est pas permis pour rassembler le nombre minimum de cachet nécessaire pour accéder à leurs droits, d’autres, se paient des salons en cuir à chaque nouvelles vacances scolaires parce qu’ils ne savent pas quoi foutre de leur pognon. Le système mis en place actuellement ne fera que creuser un écart déjà conséquent entre les nouveaux venus qu’on ose à peine payer comme rodies et ceux qu’on traite comme des « vip » parce qu’ils ont fait leur preuve. je ne jette pas la pierre à ces derniers qui profite de ce système : si j’étais à leur place, je ferais de même. C’est ce système pourri qu’il faut bazarder.
Quant à Arnaud Viviant, sa mélancolie de la lutte des classes me semble digne du passé. Un passé lointain. Ce serait bien d’ouvrir les yeux et de définitivement enterrer les utopies du début du siècle dernier : le bien trionphera du mal, les méchants patrons vs les ouvriers-esclaves, des plans sur la comète en imaginant des remakes de Robin des bois redistribuant les biens des lobbies au bon peuple ! Et les gars, wake-up ! Et c’est pas un gosse de riche qui parle, c’est un emploi-jeune ! Vous croyez quoi ? La nouvelle génération ne se leurre plus : gauche contre droite ? Pepsi ou Coca ? On sait lire entre les lignes maintenant... Aujourd’hui, on ne fait plus la queue pour avoir sa carte du parti et on supporte de - en - les politiques comme on supporte farouchement une équipe de foot, les oeillères bien calées pour surtout pas dévier du parti. C’est fini ça. Ce que je trouve assez moche, c’est d’utiliser le pb des intermitents pour placer des idées perso complétement out, démago au + haut point.
Et au fait, des artistes j’en connais pas mal aussi. Des petits, qui n’ont même pas la prétention de croire qu’un jour ils exposeront chez Yvon Lambert. Eux, leur besoin c’est de créer, de composer, d’utiliser leur talent pour s’exprimer parce que les simples mots ne suffisent plus. Et ça les bouffe. Nuit et jour. La plupart en crèveront. Arnaud Viviant, les artistes, ils se moquent de savoir quel est leur statut et ceux qui ont le tps de s’en préoccuper, c’est qu’ils sont pas mal lotis. Les artistes, ils s’en tapent de crever. Ne vous préoccupez pas de leur statuts, c’est un coup d’épée ds l’eau. Parlez plutôt de leur talent comme vous saviez le faire (cf, chronique sur aphex twin, il y a qqes années sur nova). Ca, ça les aidera.
13 janvier 2004, 15:38, par Thomas
ah ... la *douce* musique des marches militaires si formidablement soudée aux utopies travaillistes ...
C’est quand même beau, le communisme. Camarade, nous allons créer un monde merveilleux dans lequel tous vivront bien. Chaque matin, nous marcherons vers l’usine d’un pas gaillard, la joie au coeur - et, même si notre labeur est fatiguant, abrutissant et qu’en rentrant nous avons tout juste la force de manger et baiser, nous lui sacrifions tout de même nos vies, pour la grandeur de la cause !
Camarade, il serait peut être temps de passer à un autre refrain, non ?
Si j’ai bien compris, tu accuses les « ouvriers du spectacle » d’être des hypocrites prétendant défendre la culture alors qu’ils défendent leurs acquis sociaux ...
Il va falloir que tu tilt sur quelques détails. Comme l’a expliqué je ne sais plus qui dans les réponses à ton article, il y a plus ou moins deux catégories d’intermittents : ceux qui sont tout juste et qui vivent dans la dèche, et ceux qui en profitent vraiment. Ton raisonnement tiendrait debout si la seconde catégorie était dans la rue à gueuler. Seulement, pas de bol, c’est la première.
En gros, les réformes font que c’est plus difficile d’être intermittent (plus de cachets à faire, et en moins de temps). Du coup ca fout dans la merde ceux qui sont tout juste, qui ne pourrons plus bénéficier de ce statut (la 1ere catégorie, tu l’as deviné). La deuxième catégorie est composé de personnes employées par TF1 et compagnie, qui ont le statut d’intermittents parce que leur employeur n’a que la moitié du salaire à leur verser, mais qui ont des contrats de travail qui les font pointer à la boite matins et soirs, toute l’année. Pour eux, devoir faire 10, 15, 30 cachets de plus par ans, bollocks !
Tout ca pour dire que ceux qui sont dans la rue et qui prétendent défendre la culture défendent aussi un statut, mais surement pas des avantages sociaux extraordinaires du genre SNCF. A mon avis, le problème est ailleurs. Pourquoi tiennent ils tant à garder leur statut d’intermittent alors qu’ils en vivent à peine ?
Peut être tout simplement parce qu’être intermittent, c’est être un peu plus libre que les autres. L’image que j’ai de cette « profession » (car je ne suis pas intermittent) est plutot associée à la cigalle qu’à la fourmi ; un boulot qui a ses difficultés, certes, mais qui à l’avantage de ne pas être monotone et QUI NE TE FORCE PAS A BOSSER. et la puissance du concept est là - car bosser n’est pas une fin en soi.
L’intermittent qui perds son statut, qu’est ce qu’il deviens ? Hé bah il est obligé de se foutre un uniforme sur le dos et d’aller à l’Usine (terme générique pour décrire le travail usuel) foutre sa vie en l’air ... ou de crever sous un pont.
Tu me diras peut être que certains s’épanouissent dans leur travail ... Oui, c’est sur. Mais combien ? Et pour combien de temps ?
Alors voila. A mon avis, aujourd’hui, les intermittents défendent l’ébauche d’une conception du travail qui n’est plus que semi-esclavagiste, et dont la progression représenterait peut être une grande avancée sociale.
Alors s’il te plait, évites de déguiser les cigalles en fourmi ... ta fourmilière, on l’a déjà vue se casser la gueule un bon nombre de fois.
6 février 2006, 11:35, par peter
bonjour ! Je vois que les gens s’éloignent des vrais problèmes de la sociétés ! La questions n’est pas l’arts, ni la qualité de l’arts par des moyens financiers , ni la survie de l’arts ! L’exception culturelle de la France n’existe que dans nos rêve, Combien de voyages et de pays faut il visiter pour s’en rendre compte ! Oui les moyens ne sont pas les mêmes partout mais la culture existe et peut être bien plus forte ailleurs qu’ici et tout le monde en profite. Je vois juste une catégorie de personne qui ne veulent pas mettre la mains à la poche. Actuellement chaque personne active doit couvrir un déficit de plus de 60 000 € ! Qui a l’argents ? Les patrons ? Les actionnaires ? Je ne sais pas mais le système ne peut pas resté comme il est la, même si je comprend que chacun défend son gagne pain. Toutes choses sont amenées à évoluer sous peine de mourir et rien ne déroge à cette règle. Le statu d’intermittent aussi bénéfique pour la France à un moment, n’est plus adapté maintenant ,comme beaucoup d‘autres choses. Moi je crois que les intermittents sont comme des artisans ni vraiment artiste, ni vraiment ouvrier. Il y a bien l’artisanat du spectacle et cet artisanat est difficile ! Nous avons tous des rêves dans la vie et le rêve de faire parti du spectacle et ici commun à tout le monde mais à quel prix ? Je suis gérant de ma boite depuis plus d’une année et je touche depuis plus d’une année l’équivalent d’un RMI pour seul salaire, avoir ma propre boite c’est mon rêve à moi et je le paye chaque jour. Je bosse pourtant un maximum de temps et cela 7j/7 je n’ai pas le temps ni l’argent pour regarder des spectacles et pas d’ASSEDIC après ça même si j’ai des charges comme beaucoup de monde. Technicien supérieur ( ingénieur maintenance) en vidéo avant j’avais aussi des horaires de 8h à 19h ou 10h 22h voir 24h presque chaque jour et cela tous les jours, pour un salaire de misère alors que je voyais des intermittents poussent boutons à l’année se faire le double de mon salaire en 15 jours seulement ! Les temps sont difficiles ! Quelles sont les personnes qui peuvent aller voir des spectacles ? Actuellement je crois que y a pas grand monde et je crois bien qu’a force de trop tirer sur la corde les seuls spectacles que pourront voir les français avec leur petit salaire se limiteront aux séries TV étrangères ou françaises. Il y a malheureusement trop de paresseux en France pour un trop petit nombre de bosseur ! Mais il n’y a pas que cela il y a aussi l’état qui laissent couler le navire. Les acquis sociaux c’est bien ! J’aime bien moi aussi mais faut il que se ne soit pas aux détriments des autres ! Bientôt plus de Sécurité sociale, plus d’assurance chômage, plus d’école, plus de transport ? pourquoi ? Faut-il dire par exemple qu’un travailleur de la SNCF ne paye pas le train et qu’il est à la retraite à 50 ans, qu’un employé EDF ne paye pas l’électricité et que même s’ils ne bossent pas bien ils ne risquent rien ! Égalité ? Comme tout ceux qui réussissent dans la vie les gens se protégent et ne partage pas surtout s’il faut revenir plus bas. Un patron, un artiste, qui bosse plus de 12h sur 24 7j/7 est qui finalement après plusieurs années gagne royalement sa vie n’a pas forcément envie de partager ses efforts avec celui qui lambine ! L’égoïsme naturel de partout ! Actuellement l’intermittence est un mode de vie pour beaucoup de français ! Trop d’énergie perdue, Trop de dépenses inutiles ! Tout les gens actifs payent pour un système qui rend les gens inactifs ! Ce n’est plus une simple aide mais un mode de vie ! Imaginez vous que notre France est inégale devant les travailleurs justement par certains acquis sociaux qui ne sont plus raisonnables dans une société de paresse ou le gain facile est l’espoir du plus grand nombre. La culture, l’arts comme les chaussures, les voitures ! Qui aidera les ouvriers dernièrement mis à la porte ? Vous donnez des actions à un groupe d’ouvrier ils finiront par vendre leurs actions au plus offrant ! Nous scierons la branche sur la quelle nous sommes assis plutôt que de comprendre qu’il faut changer pour survivre et vivre. Bref faut pas rigoler !
16 mars 2007, 12:24
Bonjour, Je suis une maman dont le fils est actuellement ouvrier du spectacle dans le montage , il débute dans la profession mais je trouve que c’est dur car pour 80 heures travaillées il est peu payé (540 euros environ). Est-ce normal ? Quelqu’un pourra-t-il me renseigner sur les salaires et je dois dire que si je ne l’aidais pas un peu mon fils aurait dû mal à payer les factures. Merci de votre aide pour mieux comprendre. CD
16 mars 2007, 15:11, par davduf
tentez de vous rapprocher des syndicats ou coordinations d’intermittents du spectacle...
Cordialement,
16 août 2015, 22:10, par écoeurée
Mais quelle pitié, messieurs les « artistes »... incapables de vous remettre en question 2mn, pour écouter le messages que plusieurs personnes s’échinent ici à vous communiquer, et qui vous semblerait pourtant limpide si vous aviez déjà pointé à l’usine ou fait des ménages ou bossé dans le BTP... Nan, pas juste pendant le mois de juillet pour vous faire un peu d’argent de poche, ou pendant quelques années le temps de trouver un vrai travail, mais pour de vrai. pour la vie. parce qu’il y a pas le choix, parce que personne va le faire à ta place, ramener à bouffer. Le problème c’est pas l’art, c’est qu’il soit réservé à certaines personnes seulement. Et les autres, au boulot pour nourrir tout ce petit monde. Mais si vous vous sortiez un peu les doigts du cul pour répondre vous-même à vos besoins vitaux, ben on pourrait tous avoir un peu plus de temps pour être des artistes. Parce q’il faut arrêter de croire que seuls quelques êtres élus en ce bas monde sont doués de sensibilité et de créativité. Arrêtez un peu de vous regarder le nombril, et de croire que vous apportez aux gens le sel de la vie. Dans un monde idéal, tout le monde aurait le loisir d’être un artiste et il ne viendrait à l’idée de personne de vouloir en tirer un revenu. Mais ce monde idéal est loin, et les gens qui font le boulot que vous refusez de peur de vous salir les mains commencent à perdre patience, même si les doux rêveurs n’ont jamais tué personne...