« Rebelles, Une histoire du rock alternatif »

Par David Dufresne, 9 février 2008 | 323 Lectures

Voici le résumé du livre, bien foutu, et bien fameux, signé Rémi Pépin sur une aventure forte, brutale, aimable, insensée, pleine de vie, et de quelques morts. Une aventure dans laquelle nous étions quelques centaines. Avec des cris et des malentendus. On y reviendra. Quoiqu’il en soit, bravo à l’auteur. Le livre est comme il devait être. Punky. Et tendre.

« Née des cendres du gauchisme des années 70 et de la révolution punk anglaise, l’aventure du Rock alternatif court sur une petite dizaine d’années, de 1978 à 1989. Dans ce véritable vivier de talents multiples, on croise des musiciens qui seront un jour les plus gros vendeurs de l’industrie du disque français (Les Béruriers Noirs, La Mano Negra, les Négresses vertes, Les Wampas, Pigalle, Les Garçons bouchers, même les Rita Mitsouko…), mais aussi des cinéastes, des peintres, des graphistes, des animateurs de radios libres, des gauchistes sans partis, des apprentis terroristes, des squatters sans droits ni titres.

Profitant de la respiration de la société du début des années 80 générée par l’arrivée de la gauche au pouvoir, elle plonge à bras raccourcis dans les brèches du système, monte des fanzines, s’engouffre dans l’aventure des radios libres, investit des immeubles inoccupés des quartiers populaires de l’Est de Paris, crée des structures de distribution parallèle pour faire circuler disques, journaux, idées.

Ostensiblement ignorée du grand public et de la presse spécialisée, elle fait vivre une scène d’abord parisienne et bientôt régionale, au rythme de manifestations de tous ordres : concerts sauvages, performances, films ou spectacles de rue. Refusant de s’intégrer, rejetant le système, les alternatifs tiennent bon mais sont malgré tout peu à peu confrontés, après plusieurs années de flamboyance, à l’avènement du libéralisme et au retour de la droite au pouvoir. L’état de grâce finit par céder la place aux éternelles problématiques liées à l’arrivée de l’argent des maisons de disques, au vieillissement et à l’usure de ses protagonistes mais aussi à la reprise en main politique de la fin des années 80, aux nettoyages méthodiques des squats.

Le début des années 90 signe la fin d’une partie de l’aventure. Les labels alternatifs sont rachetés par des labels n’ayant d’indépendant que le nom et directement affiliés aux majors du disque ; une partie des musiciens ne résiste pas aux appels du pied des grosses compagnies leur offrant le confort de travail après des années de galère et une diffusion plus large après la quasi-confidentialité de l’autogestion. Les Béruriers Noirs prennent le maquis, après avoir sillonné la France mais aussi le Canada et la Belgique, de concerts de soutien en débats publics. Plus tard, ils choisissent les chemins détournés de la techno et des Freeparties pour tenter de continuer d’entretenir la flamme. »

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