Sur les murs, la politique-fiction (avec Jaeraymie)

Présentation sur Distorsions

Parce que ma génération, les précédentes et les suivantes ont le sentiment de vivre dans un pays en crises permanentes : crise politique, crise de la représentation, crise sociale, crise économique, crise identitaire et de l’immigration, crise du genre et de la sexualité, crise systémique, au point que nous faisons preuve de défiance ou d’indifférence à l’égard de la classe politique, des médias et des élections.

Dans cette société qui nous oppose les uns aux autres, où la notion de vivre ensemble devient une utopie, j’ai un sentiment d’injustice à chaque agression envers une communauté, une minorité ou un groupe d’individus stigmatisés.

À chaque élection, on nous fait croire à l’émergence d’un sauveur, à une nouvelle fiction politique qui nous manipule par un discours émotionnel, souvent discriminatoire et mensonger, ancré dans la peur. A travers les médias, hommes et femmes politiques créent un storytelling qui finit par s’imposer comme une réalité à force d’être martelée.

Faire une élection, c’est raconter une histoire de telle façon que tout électeur croit que son candidat est le seul héros crédible de cette histoire.

A l’approche des élections présidentielles, je veux transformer tous ces sentiments négatifs en un projet artistique positif dont le but est d’interpeller, de provoquer une réaction, une émotion, une interrogation. A ma manière, je veux être dans l’action et nourrir le débat.

Tant de choses au quotidien sont faites pour qu’on se décourage, qu’on s’ancre dans la résiliation, dans l’indifférence, dans le renoncement. Il nous faut des œuvres d’art et des discours qui rallument l’étincelle.