L’histoire. Les groupes. Le mouvement.

yo ! révolution rap

Un (vieux) livre sur le Hip Hop.

Par David Dufresne, 16 mars 2003 | 169155 Lectures

PHILADELPHIE , FLORIDE & TEXAS

Etonnamment, le Rap américain est vu d’Europe comme spécifiquement new-yorkais (il le fut de 79 à 85) et californien (depuis l’émergence de la scène Gangsta Hip Hop à partir de 85). Pourtant chaque Etat, chaque ville (ou presque) a généré ses propres groupes. Sans que ce soit encore le raz-de-marée (pour réussir, DJ’s et MC’s préfèrent encore s’expatrier à Los Angeles ou à la Grosse Pomme plutôt que de faire leur trou chez eux), la tendance actuelle va dans un sens plus éclaté comme à Philadelphie ou en Floride.

  • SCHOOLY D

Suite au divorce de ses parents, Jesse Weaver Jr s’embrigade dans un gang de Philadelphie à l’âge de 12 ans. Une expérience qui le marquera à vie. La preuve, son premier 12« (1985), pose la question : PSK -What Does It Means ( »PSK - Qu’est-ce que ça signifie ?« ). La réponse est ParkSide Killers, le gang en question. Farouchement indépendant, il fonde Schooly D Rds dont il contrôle tout, de la production aux pochettes. Lui et son DJ Code Money enchaînent très vite avec un Lp Schooly D (1986) qui regroupe le maxi PSK - What Does It Means/Gucci Time et des titres comme Parkside 5-2 ou I Don’t Like R&R où il met en garde les »types aux cheveux longs". En 1987, Schooly-D Rds publie le second Lp (Saturday Night) de ce rapper qui se veut réaliste et qui aimerait être comparé à un Martin Scorcese (le réalisateur, entre autres, de Taxi Driver et des Affranchis) encore moins romantique !

Accumulant les inconvénients liés à l’indépendance (distribution, promo), Schooly D signe avec Jive qui s’empresse de ressortir Saturday Night avec trois bonus (on peut y entendre We Get Ill - en référence aux Beastie Boys qui avouent avoir été très influencés par Schooly-D sur scène ; Do It, Do It avec des chœurs d’enfants : « qui a peur du grand méchant loup ? »). La même année, il produit Opsta Now de Royal Ron et un maxi de Pimp Pretty. En 88, une nouvelle attaque envers le Rock & Roll (No More R&R avec un riff piqué à Prince) apparait sur son troisième Lp : Smoke Some Kill sur lequel figure l’histoire de « Monsieur Grosse Bite » ! Abandonnant peu à peu ses thèmes privilégiés (sexe, violence urbaine, Rock), son dernier Lp Am I Black Enough For You ? (« Suis-je assez noir pour vous ») est sorti en 89 avec une approche un peu plus « responsable ». Dur (en affaire, en musique), Schooly D continue son bonhomme de chemin.

  • STEADY B

Steady B s’illustre encore plus tôt sur la scène de Philly. Warren Mc Glone démarre en effet en 1983 en tirant son nom du « Rock Steady ». Ce straight-up B-Boy a de la chance. Son oncle n’est autre que Lawrence Goodman (proprio de Pop Art, responsable du lancement de Salt ’N’ Pepa et de Roxanne Shante) qui produit son premier disque en 85 : Take Your Radio (réponse au I Can’t Live Without My Radio de LL Cool J). Quant à son manager, il s’appelle Chris Schwartz, autrement dit l’associé de Joe « The Butcher » Nicolo dans Ruff House Rds.
Suite à Take Your radio, Steady B enregistre Fly Shante, Do The Fila, Just Call Us Def. Il attire l’attention de Jive qui le signe. Son debut-Lp sort en 1986 avec un titre claquant : Bring The Beat Back, suivi par un autre Let The Hustlers Pay avec trois titres fignolés par KRS One (la chanson qui donne son nom à l’album emprunte la voix de Jalal des Last Poets extraite d’Hustlers Convention). Un troisième Lp est prévu pour très bientôt mais Steady B a le désavantage d’être un old timer qui n’a pas encore connu le véritable succès.

  • JAZZY JEFF & FRESH PRINCE

Jazzy Jeff & Fresh Prince sont confrontés, eux, au problème inverse. Un trop grand succès qui les a éloignés des purs et durs tout en décrochant la fortune, la gloire et tout le reste (LL Cool J aussi, me direz-vous, mais lui a toujours su trouver l’équilibre entre ses slows et son côté I’m Bad).
Jeff Townes (Jazzy Jeff), né en 65, a démarré comme DJ à l’âge de 10 ans pour se faire plus tard un nom aux côtés de Lady B. Fresh Prince et écrit ses premières rimes à 14 ans après l’écoute de Rapper’s Delight en 79. Il sort un Lp solo en 85 sur Jive : On Fire avec un titre antidrogue comme King Heroin - Don’t mess With Heroin et l’affectueux My Mother (Yes, I Love Her). Leur rencontre a lieu dans une party au début de 86 : Fresh Prince et Jazzy Jeff avaient alors le même producteur. Ils enregistrent très vite Girls, Just One Of These Days, The Magnificient Jazzy Jeff et A Touch Of Jazz que l’on retrouve sur leur premier Lp : Rock The House.
A l’été 86, ils signent avec Rush management et rejoignent le Def Jam Tour avec LL Cool J, Public Enemy, Eric B. En 87, ils enchaînent tournée sur tournée (jusqu’à l’Europe) et « oublient » d’enregistrer. DJ Jazzy Jeff collectionne les prix : il est élu meilleur DJ au New Musical Seminar en 86 et au Urban Teen Music Awards en 87. Grande est la joie de leurs fans à la parution de leur second Lp en 88 : He’s The DJ, I’m The Rapper ; c’est un double. Comme les ventes. On y trouve Pump Up The Bass, Parents Just Don’t understand, Here We Go Again, Nightmare On My Street et des titres semi-live : DJ On The Wheels, Rhythm Trax-House Party Style et Jazzy’s In The House.
Totalement inoffensif, leur clip franchement génial I Think I Can Beat Mike Tyson (« Je pense que je peux battre Mike Tyson, avec Mike Tyson à l’écran !) est programmé en prime-time (maximum d’audience) sur la télé U.S. Une carrière, un sens de l’humour ( »Les parents ne comprennent pas« ou »Les filles ne sont rien que des problèmes") et une imagerie, à rapprocher de celles de Kid & Play avec qui ils sont amis. Fresh Prince a déménagé au printemps 90 de Philadelphie à Hollywood pour filmer la série The Fresh Prince Of Bel Air (NBC) : l’histoire (autobiographique ?) d’un Noir qui part de Philadelphie vers Hollywood et qui a du mal à ajuster son tempérament à celui des snobs. No comment. Nouvel Lp pour le début de 91.

  • TUFF CREW

Voici un groupe dont la réputation, après deux albums, sort tout juste de la Pensylvannie. L.A Kid, Ice Dog, Tone Love, Monty G et DJ Too Tuff (un Blanc) sont pourtant des gens diablement doués. Leurs disques doivent être enregistrés à la vitesse de l’éclair ou sans réels moyens (les deux vont souvent de pair). Ce qui leur donne ce son crû, quasi-garage, écorché, où violence et agressivité priment sur le reste. Jusqu’aux pochettes. Voir celle - menaçante - du second Lp : noir, jaune, blanc. trois types adossés contre un mur, un autre qui leur fait face exhibant un sweat-shirt au motif tête de mort.
C’est Warlock Rds qui leur offre la possibilité d’enregistrer en 88 leur premier album : Danger Zone. My Part Of Town est si puissant (étrange rapping, lyrics angoissants, scratches déchaînés, minuscule guitare méchamment pincée) qu’on s’étonne que le single qui sera pressé pour promouvoir l’album n’ait pas pas eu plus de retentissement. Le reste du 33t est du même acabit, voyez les titres : It’s Mad, Open Field Attack, Detonator ou le fier North Side. L’année suivante, toujours sur Warlock, Tuff Crew va encore plus loin. Back To Wreck Shop fait mal. Très mal. Ces types s’amusent à nous faire peur. Et si vous êtes dupe, ça fonctionne. Terriblement. De Goin’ To The Distance en intro (qu’on jurerait tiré d’une B.O. de film) au petit sax de Gimme Some en passant par Danger Zone Assault (du Public Enemy moins sophistiqué) ou She Rides The Pony (superbes voix doublées, triplées, quadruplées) ou encore Soul Food (un des plus bels instrumentaux du Rap. Percus, flûte, bruits de clochettes. Ambiance glauque. Pas avant la tempête, mais après), tout est bon. Suprême. Olympien. Et cela parce que Tuff Crew a une approche toute personnelle du Hip Hop. Malsaine. Vivifiante, donc.

  • PHILADELPHIE rappers, EN VRAC

On peut ajouter à ces groupes, Robbie B & DJ Jazz, signés par Ruff House, qui ont sorti en 89 leur premier maxi Rock The Go-Go bien qu’ils ne viennent pas de Washington (fief de la Go-Go Music popularisée par Trouble Funk). Le disque n’a pas fait suffisamment de bruit, malheureusement, pour que l’Europe en entende parler (ni le reste des U.S.A.). Est-ce la raison pour laquelle ils ont intitulé leur debut-Lp : Comin’ Correct (1990) ? Non, sans doute. Alors, pourquoi ? Certainement parce qu’ils arrivent à point nommé pour balancer un Rap qui est tout, sauf uniforme. Tour à tour violent, calme, drôle, riche (sept musiciens), Comin’ Correct atteint son but : vous faire BOUGER. Ni plus ni moins.
Lawrence Goodman est encore une fois responsable de la percée Three Times Dope (décidément, il fait figure de grand manitou de la scène philadelphienne). C’est sur son sous-label Hiltop Hustlers Rds que MC Est (Robert Waller), DJ Woody Wood (Duerwood Beale) et Chuck Nice (Walter Griggs, production & rythmes) sortent leurs deux premiers singles : Crushin’ & Busin’/On The Dope Side et From The Giddy Up/One More You Hear The Dope Stuff. Pourtant après un premier Lp en 89 (Original Styling dont est extrait le 12«  : Greatest Man Alive), les relations Goodman/3 Times Dope semblent s’être sérieusement détériorées. Un saignant post-scriptum orne le dos de la pochette de leur second Lp Live From Acknickulous Land :  »Lawrence Goodman n’a rien fait du tout sur cet album, mais notre avocat nous a dit de le créditer à cause de notre contrat". Quant à la musique, elle est un doux mélange de Funk/Soul et de phrasé à la Young MC (particulièrement flagrant dans 10 Lil’ Sucka Emceez et Mr Sandman).
En devenant, surtout pour ses acrobaties, meilleur DJ du monde en 87, Cash Money (Jerome Hewlett, né à Chicago) a attiré l’attention sur lui et son MC Marvellous (alors qu’à leurs débuts les rôles étaient inversés !). Malheureusement ni le single Find An Ugly Woman/The Mighty Hard Rocker ni l’album Where’s The Party Act (sortis sur Sleeping Bag) n’ont enchanté la presse musicale.

  • TWO LIVE CREW
  • Débuts & des bites

2 Live Crew, c’est Miami (Floride). Et Miami, c’est le Bass Sound. John Leland, critique au Billboard, nous en donne les grands traits : « le Miami Bass s’est développé avec les guerres de stéréo entre les habitants des HLM de Liberty City [Ghetto de Miami]. Ça remonte au début des 80’s, à l’époque où des parties étaient organisées le week-end et tenaient lieu de centre de la vie sociale à Miami. Le principal instrument de ces fêtes était en général un énorme sound-system avec de très puissantes basses. Ce mouvement est analogue au développement du Hip Hop à New York. Ça a commencé avec les DJ’s, et les rappers sont arrivés plus tard. C’est vraiment une musique de danse, le rythme y est prépondérant » (122). En fait, le bruit comptait plus que les paroles et le rôle des MC’s était relégué à celui de hurleur : ils n’avaient que le droit de scander quelques phrases entre les morceaux, du style We Want Some Pussy (« On veut de la chatte »), Throw The Dick (« Balance ta bite »), etc. King Crush, pionnier new-yorkais, n’est pas tendre envers cette forme de porno Rap : « nous n’appellons même pas la Bass-Music du Hip Hop, tellement elle est infantile et immature. Le Miami Bass enseigne aux Noirs qu’il faut avoir un niveau mental très bas. Je n’ai rien contre ces gens, mais 2 Live Crew est aussi éloigné du Hip Hop que Milli Vanilli. Le Hip Hop, c’est l’âme de la musique noire, à Miami, ils l’ont oublié. Le Miami Bass n’a aucun sens de l’Histoire, il n’y a pas de »vieille école« là-bas (...) Beaucoup de gens qui font du Miami Bass n’aiment pas leur race. Ils préfèrent le dollar » (123). Luke Skyywalker, leader de 2 Live Crew, est entièrement d’accord avec lui :« j’aurais pu gagner du cash autrement, mais j’ai choisi le Rap. J’ai toujours été un arnaqueur, toujours à essayer d’en faire plus. Mais je fais de l’argent, ce n’est pas l’argent qui me fait » (124). Au fond, Luke Skyywalker ne dit pas autrement que d’une manière haute et intelligible ce que la plupart des rappers pensent (et autres musiciens). Avec le Rap, l’hypocrisie pécuniaire s’est envolée.

Très vite, ces fêtes se sont transformées en compétitions. Sous l’égide de magasins de matériel Hi-Fi, plusieurs conducteurs venaient garer leur voiture au milieu d’un stade et faisait cracher au maximum leur auto-radio. Plus la basse était puissante, plus ils avaient de chance de remporter le premier prix (de l’argent ou des auto-radios !). Certaines voitures étaient équipées jusqu’à 10.000 Watts !

Dénigré pendant longtemps, le Miami Bass s’est fait son trou depuis que 2 Live Crew a connu les foudres de la censure (cf. plus bas), puis le succès. Le plus amusant, c’est quand on sait que Luke Skyywalker - qui est bien plus que le leader du groupe : tout tourne autour de lui - n’est même pas membre originel.

Au départ, il convie le groupe - qui est déjà constitué et même signé par un label californien - à des parties qu’il organise. Son propre groupe, Ghetto Style DJ, végète. Luke prend la décision de rejoindre 2 Live Crew tout en continuant à être DJ de temps à autre avec Ghetto Style dans sa propre boîte de Miami : le Pac-Jam, « juste pour garder la forme » dit-il. A 29 ans, Monsieur Luther Campbell (alias Luke Skyywalker) est un véritable homme d’affaires. Outre son club, il crée en 1985 son label Luke Skyywalker Rds qui comprend cinq ans plus tard vingt-trois employés, un studio, deux sous-labels, une dizaine d’artistes de R&B (Angie Griffin) ou le plus souvent de Rap comme Rhythm Radicals (Tales From The Dark Side, politisé), Afro Rican (Against All Odds), Tony Roc (Tony Roc’s Theme), MC Twist, MC Shy-D, K-Solo (Tell To The World My Name), Kwamé & A New Beginning (A Day In The Life). Il trouve injustes les stéréotypes débités sur son label : « ce serait comme ramener Warner uniquement à Prince » (125). Luke fut récompensé en 90 par le Webber Award (music & biz) pour son label et a réussi jusqu’ici à résister aux pressions des majors (hormis pour la distribution où il a passé un deal national, même scénario que Def Jam) : « je n’ai peur de rien. Les majors ont déjà essayé de m’acheter ma compagnie mais aucune ne m’a dit qu’il la placerait sur un autre niveau. Je leur ai dit : »Que pouvez-vous faire pour moi que je ne fasse pas moi-même ? ». Tant que je garderai le contact avec la rue, rien ne pourra m’arriver" (125). Il a aussi des projets cinématographiques. Sur le plan social, il a financé quelques HLM à Miami et a mené des campagnes pour l’inscription des Noirs sur les listes électorales.

  • We Want Some Pussy

En 1987, Luke Skyywalker (Luther Campbell), The Fresh Kid Ice (Chris Wongwon), Treach DJ Mr Mixx (David Hobbs) et Brother Marquis (Mark Ross) sortent leur premier album : 2 Live Crew Is What We Are. « 2 Live Crew est ce que nous sommes », c-à-d de réels obsédés qui clament « On veut de la chatte ». Le titre We Want Some Pussy aura un mal fou à être diffusé sur les radios. Et ce malgré ses multiples mixes (y compris des prises live disponibles en maxi, à noter la guitare quasi-After Punk). Accusés d’être « idiots », « débilisants », « vulgaires », 2 Live Crew rétorquent : « les gens des médias et du business musical ne sont pas des vrais Noirs, ce sont des Noirs bourgeois. Notre musique est une musique de Ghetto, et ils n’aiment pas ça parce que ça leur rappelle d’où ils viennent » (70).
Evidemment, la réponse n’est pas très satisfaisante. 2 Live Crew, une fois de plus, ne s’embarrassent pas de préjugés moraux. Ils veulent baiser. Ils le disent. Depuis l’avènement du Jazz, les musiciens ne font que prendre des chemins détournés pour dire la même chose. Regretter la finesse, la poésie, le non-dit ou même le romantisme, oui, pourquoi pas, mais avouez que 2 Live Crew ont le mérite d’être clair, honnêtes et sincères (et j’ajouterai : provocateurs. Le sexe ne reste-il pas l’ultime tabou ? Il serait d’ailleurs intéressant d’étudier pourquoi). Soulignons que l’indécence ou la vulgarité des paroles (si indécence et vulgarité il y a) sont accentuées ici : elles sont sorties de leur contexte (la musique). Quant à savoir si les textes de 2 Live Crew dégradent l’image de la femme, je crois que c’est à chacune et chacun de fournir sa réponse. Je connais autant de filles (et de mecs) amusés qu’excédés. Je n’attends qu’une chose : que des rappeuses fassent la réciproque (les premières tentatives arrivent avec les Bitches With Problems. Ces deux sœurs déplorent que certains frimeurs ne sont pas à la hauteur de leurs vantardises : « et c’est supposé être une bonne bite, ÇA ?! » rappent-elles sur leur maxi Two Minute Brother...).
Malheureusement, le reste du Lp n’est franchement pas terrible (tout est joué sur le même calque : grosse basse, boîte simplissime, rapping classique) comme si tout avait été conçu autour de We Want Some Pussy.

  • Move Something

L’année suivante, en 88, 2 Live Crew confectionne un Lp plus riche en arrangements : Move Something. « Bouge quelque chose ». Devinez quoi. Pour vous aider, la pochette montre le groupe dans une piscine. Devant eux, se tient une fille dans un maillot une-pièce. Détail croustillant (et méchant) : elle a de la cellulite. Le disque a l’apparence d’une leçon de musique. Les reprises pullulent : Do Wah Diddy est un décalage - sexe - d’une douce et innocente chanson de Manfred Mann (1964). « Elle a l’air bien/Elle semble sympa/J’aimerais bien qu’elle soit mienne » devient avec 2 Live Crew : « Suce ma bite/Lèche mes couilles/Baise mon cul ». One & One emploie la même méthode sur l’air de All Day And All Of The Night des Kinks. Sur Word II, ils samplent We Will Rock You de Queen. Mais les meilleurs titres sont H-B-C (mise au point de la grande spécialité de 2 Live Crew : gros chœurs scandants des mots ou des phrases formulés par Luke Skyywalker) et S&M (pour Sado-Maso évidemment. Coup de fouets, hurlements, guitare à fond).

  • As Nasty As They Wanna Be

Mais il faut attendre le double As Nasty As They Wanna Be (« Aussi dégueux qu’ils veulent l’être ») pour que la musique de 2 Live Crew devienne réellement intéressante et nouvelle. L’album est truffé de souffles, râles, soupirs, cris, gémissements, ébats sexuels simulés (quoiqu’on se demande...). Un grand saut est réalisé au niveau du son, plus plein, plus dense que précédemment. Leur meilleur disque sans doute parce que le plus riche : cuivres Soul (Coolin’ ou C’mon Baby et son merveilleux cri de guerre « And Fuck Forever »), Blues Rap (2 Live Blues décalqué sur Trouble popularisé par Elvis Presley), Raps lent (I Ain’t Bullsh... In) ou rapide (Me So Horny), Rap métal (The F—K Shop), Rap manifeste (If You Believe In Having Sex), Rap psychédélique (My Seven Bizzos), Rap Dance (Get The F—k Out Of My House), Raggamuffin’ (Reggae Joint), le tout dans une incroyable cohérence qui vous fait considérer le disque soit comme un pot pourri, soit comme un envoûtant chef d’œuvre.

  • Vive la censure

Leur grandissant succès ne tarde pas à leur causer de sérieux problèmes avec la censure. Certaines paroles ne sont pas du goût de tout le monde : « sur le lit, allonge une chienne sur le dos/Relève ses jambes bien haut et fait gicler sa chatte » dans Put Her In The Buck ou « Suce ma bite jusqu’à ce que tu dégueules » dans Dick Almighty. Mais avant de rentrer plus à fond dans cette ridicule et grave histoire de censure, notez que Luke Skyywalker avait préalablement sorti deux versions de Me So Horny (« Je suis si excité », titre phare de As Nasty As They Wanna Be) : une « propre », l’autre « sale ». Cyniquement, Luke raconte « c’est la version aseptisée qui passe à la radio, mais pour neuf disques dégueulasse, on en vend un aseptisé. Personne n’en veut vraiment » (127). Tipper Gere, chef du PRMC (groupe de pression qui va jouer un grand rôle contre 2 Live Crew) félicitera Luke pour « son sens de la responsabilité » en fournissant ces versions expurgées !
Voici maintenant le déroulement détaillé du « scandale 2 Live Crew » (un grand merci à la newsletter Rock & Roll Confidential de juillet 90 pour toutes ses informations).
20 Avril 87 : la police de Floride arrête une vendeuse, accusée d’avoir vendu un disque « obscène » (The 2 Live Crew Is What We Are). La plainte est retirée après que la police a avoué qu’il s’agissait d’une intimidation de leur part.
Juin 88 : Arrestation de Tommy Hammond, disquaire à Alexander City (Alabama), pour avoir vendu à un flic une K7 de Move Something jugée obscène. Hammond est condamné par un juge municipal à payer $500 d’amende. Il fait appel. « Dans la même ville, rappelle Luke Skyywalker, il y a un disquaire noir, qui vend à des jeunes noirs, ils ne l’ont jamais attaqué. Mais ce mec blanc avec son magasin où des jeunes Blancs achètent des disques de Noirs, ils lui sont tombés dessus parce qu’ils pensent qu’il corrompt la jeunesse blanche. On se retrouve aux premiers temps du Rock And Roll. Les autorités n’y ont pas pris garde tant que cela restait un truc de Noirs, mais dès que des gamins Blancs se sont mis à singer les styles des Noirs, ils s’en sont préoccupés » (70).
22 Février 90 : Le jury innocente Hammond bien que la région soit très conservatrice. Ses avocats vont chercher des livres dans la bibliothèque de la ville pour y trouver des passages érotiques et passent même une scène du film Raw (avec Eddie Murphy) programmé dans la ville deux ans auparavant. Tout le monde pense que si prochains procès il y a, celui-ci fera jurisprudence. Skyywalker Rds prend à sa charge la moitié des frais occasionnés par cette affaire. Bob Martinez, procureur de Floride, demande une enquête sur l’obscénité de 2 Live Crew afin de savoir si celle-ci « viole les lois de l’Etat de Floride ».
23 Février 90 : Luke Skyywalker envoie des stickers aux détaillants : « Attention. Langage explicite. L’autorisation des parents est conseillée. 18 ans et plus » à poser à côté de l’avertissement imprimé. Le disque version Nasty se retrouve donc interdit aux mineurs dans certains Etats. Luke Skyywalker avoue au même moment sur une radio de Miami que 30% de ses disques sont vendus à des mineurs.
Début 90 : Des fonctionnaires juridiques de l’Ohio, Indiana, Alabama, Tennessee, Floride et Pennsylvanie font pression sur les disquaires pour qu’ils retirent les disques de 2 Live Crew des bacs. Trois arrestations : deux non poursuivies, l’autre donnant un non-lieu (en Alabama, mars 90). Au même moment, le groupe est interdit de concert en Ohio, Alabama et en Georgie. Plusieurs hommes de loi se demandent si 2 Live Crew ne violent pas la loi RICO (Racketeer Influenced & Corrupt Oraganizations Act), une loi sur le racket et l’obscénité étant donné que certains disques sont achetés par des mineurs.
Juin 90 : Luther Campbell est obligé de changer le nom de sa société en Luke Rds pour se soumettre à la décision de justice prise au terme d’un procès pour contrefaçon de marque de fabrique sur la demande de LucasFilms (Luke Skywalker - avec un seul « y » - étant le nom du héros principal de la saga de La Guerre Des Etoiles réalisée par Georges Lucas). Lucas lui demande 300 millions de dollars de réparation. Comme chacun sait, Monsieur Lucas est dans le besoin...
6 Juin 90 : décision du juge Jose Gonzales, fondée sur une loi de 1973, jugeant « obscène » toute œuvre « sans sérieuse valeur artistique, scientifique ou politique ». Le procès était en fait mené par Luke Skyywalker contre le shérif Nick Navarro (Broward County, Floride) pour qu’il cesse d’influencer les disquaires. Jose Gonzales a reconnu que ce dernier était dans l’erreur mais que As Nasty As They Wanna Be était bel et bien obscène (Il y a eu appel de Luke Skyywalker) ! Pourtant, comme le fait remarquer R&R Confidential, le live-sex ou les danses nues sont autorisés dans les juridictions du juge Gonzales et du Shérif Navarro. Certains distributeurs (locaux et nationaux, dont Hasting’s qui représente 117 magasins aux U.S.A.) retirent le disque des bacs alors que la décision de Gonzales ne s’applique qu’à trois comtés de Floride du Sud ! Les quotidiens américains se précipitent sur l’affaire et les différents protagonistes se retrouvent en direct dans de très importantes émissions nationales de télé.
8 Juin 90 : Charles Freeman, disquaire à Fort Lauderdale, se fait piéger. Ayant déclaré publiquement son indifférence à la décision du juge Jose Gonzales, la presse lui demande de poser en train de vendre un disque de 2 Live Crew. Il donne rendez-vous le 8 juin dans sa boutique. Un flic vient, incognito, achète Nasty et une cassette de Regina Belle. Après la vente, des substituts du shérif viennent passer les menottes à Charles Freeman pour « distribution de matériel obscène ». Il risque au maximum un an de prison et $1000 d’amende. Le jugement doit être rendu le 2 novembre. L’American Civil Liberties Union s’occupe de sa défense avec l’avocat de Luke Skyywalker.
10 juin 90 : Arrestation de deux membres de 2 Live Crew pour avoir joué le contenu de leur album As Nasty As They Wanna Be au Club Futura, Hollywood (Floride). Des détectives en civil filment le concert et téléphonent au shérif Navarro en déclarant qu’un titre était très explicitement obscène. Ce dernier ordonne d’arrêter tous les musiciens qui ont participé au titre. Luther Campbell et Chris Wongwon (Fresh Kid Ice), sont arrêtés (le fait d’avoir joué les chansons déclarées obscènes par le juge Gonzales est un délit). Les deux musiciens sont relâchés sans caution. Des mandats d’arrêt sont lancés contre David Hobbs & Mark Ross, qui se sont échappés du club.
12 Juin 90 : San Antonio, Texas. Une trentaine de boutiques sont visitées par la police des mœurs et doivent signer un papier comme quoi elles reconnaissent être au courant de l’« obscénité » du disque, et qu’elles pourraient tomber sous le coup de la loi en vigueur au Texas. Brian Turner, Pdg du label californien Priority Rds, est l’un des premiers de l’industrie du disque à s’inquiéter publiquement de ces remous : « personnellement, j’ai peur de ce que l’avenir nous réserve, pas seulement pour moi, mais pour l’industrie tout entière » (128) tandis que deux journalistes du Billboard trouvent « un côté réjouissant à cette fureur juridique qui entoure 2 Live Crew. Campbell affirme que les ventes de Nasty ont grimpé en flèche le lendemain de son arrestation. »Ça a été une de nos journées les plus mouvementées depuis que nous travaillons sur cet album« , dit-il, »ça marche comme si ça venait juste de sortir« . Les distributeurs eux aussi ont remarqué une montée des ventes nourrie de la publicité » (129). L’album atteint le million et demi de ventes auxquelles il faut ajouter deux cent mille copies en version expurgée.
Juillet 90 : menaces de Jack Thompson (un des agitateurs de la croisade) avec l’American Family Association et le Focus On The Family de manifester devant des boutiques qui oseraient distribuer le prochain disque de 2 Live Crew, prévu le 4 juillet (Banned In The U.S.A.). Pour situer un peu le personnage, sachez que Jack Thompson a envoyé un questionnaire à Janet Reno - alors procureur d’Etat de Dade County contre qui il se présentait - lui demandant : « moi, Janet Reno, suis : 1) homosexuelle 2) bisexuelle 3) hétérosexuelle ». La lettre continuait ainsi : « si vous ne répondez pas, à cette date vous serez considérée comme correspondant à l’une des deux premières catégories ». Hum...
Parlant du double-Lp de 2LC, Jack Thompson est alarmiste : « cela me fait peur que des gens puissent défendre le viol des femmes et s’en tirer comme ça. Avant que je m’en occupe, cet album était vendu à des enfants de tous les âges. Ce n’est pas un album pour la liberté de parole. Son but est d’exciter, de porter outrage aux femmes et de glorifier le viol. Dieu m’a donné le don d’être homme de loi et je vais utiliser ce don pour combattre cette cochonnerie » (167). Aujourd’hui, Jack Thompson se fait payer $2000 par conférence sur le « sujet 2 Live Crew »...
D’autres menaces sont faites sur les promoteurs de concerts qui n’ont pas voulu annuler les shows (bien que 2LC aient deux sets suivant les lieux et les horaires : les « propres » et les « salaces »). Michael Guarino, le procureur suppléant de la ville de Los Angeles qui avait poursuivi Jello Biafra des Dead Kennedys en justice quelques années auparavant, montre sa surprise : « franchement, je ne comprends pas qu’ils s’en prennent à 2 Live Crew. Ils ne décrivent pas le comportement sexuel de façon lascive » (130).
13-17 Juillet 90 : Ice-T intervient au cours du New Musical Seminar à New York en suggérant à tous les rappers du Top 20 de donner mille dollars et d’envoyer une délégation de rappers et d’avocats au procès de 2LC. Sur l’invitation de Fishbone, 2 Live Crew jouent à ce même N.M.S où Luke Skyywalker tient par ailleurs une conférence de presse.
30 juillet 90 : L’édito de Newsweek intitulé « L’Amérique a glissé dans l’égout » fait le rapprochement entre un odieux viol collectif et la musique de 2LC : « d’où peut bien venir l’idée que la violence sexuelle contre les femmes est amusante ? D’une boutique de disques, par les écouteurs d’un walkman, des enceintes qui crient les paroles de 2 Live Crew (...) Pas de morale : dans une telle vente [de corruption et d’auto-haine, NDT], les libéraux sont les instruments des corporations du spectacle. Ces dernières vendent de la pollution civile pour le profit ; les libéraux rationalisent ça en parlant de tolérance vertueuse dans le »marché des idées« (...) Vendre le manque de talent à ceux qui manquent de goût, ça n’a rien de nouveau. Ce qui l’est, c’est l’association de l’infantilisme extrême et de la menace de dégénérescence due au profit de l’industrie du spectacle populaire » (131). Quand la presse glisse dans les bas-fonds de l’incompréhension...
9 octobre 1990 : date du procès concernant le concert au Club Futura. On est en droit d’être anxieux pour 2LC car, comme nous le rappelle Michel Fabre : « dans le Sud, non seulement la police est brutale mais le Noir a moins de chances de se voir jugé équitablement. Cette inégalité est favorisée par les institutions mêmes : la coutume d’élire (au lieu de nommer comme fonctionnaires) les employés publics revêt une importance tout particulière dans les Etats où la pression de la communauté détermine leur attitude dans l’exercice de leurs fonctions. Cette dépendance des juges, procureurs, fonctionnaires des tribunaux, sherifs, etc, fait souvent des instruments dociles de la majorité locale. Eloigné des urnes, donc incapable de faire pression par son vote, le Noir se trouve du même coup privé de protection juridique » (01). Le jury est principalement composé de « mamies libérales » selon Libération qui poursuit : « en acquittant le groupe (...), après quelques heures de délibération, les jurés estiment avoir pris une position ferme sur la liberté d’expression » (138). 2LC n’est donc pas reconnu comme étant « obscène ». Détail salé : la bande son du film tourné par la police au club Futura « contenait, entre autres, des fragments de conversations entre les policiers : »Je crois qu’une des filles [sur scène] a enlevé sa culotte« . - »Laquelle ?«  » (138).

Le « scandale 2 Live Crew » sera suivi de près par la presse U.S. comme française (Libération et Le Monde s’en feront souvent l’écho). En réalité, tous les domaines artistiques (ciné, peinture, photo, sculpture, etc.) sont frappés de plein fouet par la censure aux Etats-Unis. Choqués par cette résurgence, des centaines de personnes (de tout milieu et nationalité) s’élèveront contre elle. Est-ce la raison pour laquelle le verdict rendu fut en faveur de 2LC ? Peut-être. On peut aussi supposer que le triomphe commercial et la renommée du groupe (2 Live Crew sont déjà parodiés par 2 Live Jews avec un Lp As Kocher As They Wanna Be !) ont fait réfléchir à deux fois les jurés de 2 Live Crew. La pertinente Laurie Anderson (artiste blanche U.S. qui a pris à maintes reprises la défense de 2LC) nous rappelle ceci : « bien sûr, ils ont le droit de vendre leurs disques à qui ils veulent mais il est hypocrite de parler de liberté dans l’industrie du disque, qui est corrompue et plus ou moins aux mains de la mafia. Je suis devenu cynique quand j’ai vu qu’Atlantic Rds, ayant senti qu’il y avait du fric à se faire, a passé un accord de distribution avec 2LC. C’est l’argent, pas le public, qui contrôle la situation » (139).

  • Banned In The U.S.A.

Mais le plus fou, là où l’on est obligé de s’incliner, c’est devant cet album (double en France) : Banned in The U.S.A. sorti en août 90 (le single sort le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine !). Soit AVANT le procès. S’incliner, disais-je, parce qu’il faut une sacrée dose de courage et de déterminisme pour sortir cette pochette : Luke, debout devant la bannière étoilée, met la main à son caleçon. La braguette de son jean est défaite. A sa droite le Premier Amendement de la Constitution Américaine, celui concernant la liberté d’expression, est fidèlement imprimé. A l’intérieur, un poster : Luke, tout sourire, fait un doigt « à tous ceux qui ne croient pas au Premier Amendement ».
Musicalement, le disque est du même calibre que As Nasty As They Wanna Be. Vingt-cinq chansons (de 9 secondes pour la plus courte à 6 minutes 42 pour la plus longue, plus d’une heure de musique au final) dont Banned In The U.S.A., pastiche de Born In The U.S.A., le méga-tube international (et patriote ?) de Bruce Springsteen. « Né Aux U.S.A. » devient « Banni Aux U.S.A. » avec la permission/bénédiction du Boss lui-même (Jack Thompson, encore lui, avait pourtant tout fait pour l’en dissuader...). Luke (Skyywalker est oublié et 2 Live Crew n’apparaît d’ailleurs plus que comme backing-band : « The Luke Lp Featuring 2 Live Crew » annonce la pochette) prend ici sa défense et rappelle son droit à s’exprimer librement. F**K Martinez est suffisamment explicite (il s’agit bien sûr du procureur de Floride, Navarro a aussi droit à quelques rimes saignantes...). Arrest In Effect descrit l’arrestation du groupe à sa sortie du club Futura, sur l’air de It’s A Man Man Man’s World de James Brown. Mamolapenga présente une jeune hispanique : entre autres gémissements :« Soy una puta », « màs rapido ». Strip Club (sexe & swing), Face Down A** Up (la position préférée de Luke), etc. Les paroles restent crues et c’est tant mieux. Car la véritable obscénité - celle qui est dangereuse - n’a jamais été dans les films pornos ni dans les statues grecques. Elle se cache dans la peine capitale, dans l’avortement qu’on remet en cause, dans le big business du crack qu’on laisse faire, dans le KKK, dans les questionnaires de monsieur Jack Thompson, etc. Bref, dans ce que les détracteurs de 2 Live Crew défendent...
Pour conclure sur l’album, signalons que les titres sont entrecoupés de News Flash et de commentaires croustillants sur 2LC, d’un Mega Mix IV (grande spécialité du groupe. Chaque Lp mélange des titres antérieurs) et enfin This Is To Luke From The Posse écrit avec la collaboration de Professor Griff puisque celui-ci a rejoint entre temps les rangs de Luke Rds (cf. Public Enemy). En attendant de probables rebondissements, Luke savoure sa victoire sur la censure et doit bien rigoler en examinant les chiffres de ventes. Nous aussi.

  • VANILLA ICE
  • Je rappe comme un vandale

Dolph Lungren (dit La Glace à la Vanille !) est né en 68 à Miami Lakes, Floride. C’est sa mère, prof de musique, qui lui inculque ses notions musicales. Mais c’est dans son collège qu’il écoute pour la première fois du Hip Hop via ses potes noirs ; Vanilla Ice est blanc et qu’il le soit « a définitivement un rapport avec le succès phénoménal dont il bénéficie » souligne le mystérieux Orlus Carton (214). Plus tard, il fréquentera le même lycée que Luke Skyywalker. Vers 14 ans, il débute en tant que que MC dans des parties. Cependant sa grande passion est ailleurs : « je faisais du motocross depuis l’âge de quatre ans. C’était toute ma vie. Je croyais que j’avais trouvé ma vocation. Je me présentais sur le circuit et je SAVAIS que j’allais gagner [il a remporté trois coupes de championnat avec Honda, NDA]. Mais où est le plaisir s’il n’y a plus de défi à relever ? » (132). Si tout le monde était aussi humble que lui, ça pourrait être amusant...
Vanilla Ice décide de se lancer à corps perdu dans le Rap. En 88, il monte à Dallas et décroche un contrat avec Ultrax Rds, suite à un concours de Rap organisé au City Lights. L’année suivante, Ultrax sort son premier single avec Ice Ice Baby et Play That Funky Music (ultime variation du standard de Wild Cherry). Le 45t originel propose Ice Ice Baby en face B. C’est un DJ de Colombus qui a l’idée de retourner le disque et de le matraquer sur sa radio. En trois mois, le 45t se vend à 40000 ex. Bientôt Ultrax manque de moyens pour assurer le succès de ce homeboy blanc (l’Américain type : visage carré, carrure imposante, le surfer-né...). C’est alors que SBK - qui appartient au groupe EMI - arrive et relance Ice Ice Baby avec deux nouveaux mixes et une vidéo qui se vendra à plus d’un million d’exemplaires. Cette chanson est magique : tout y est électronique (jusqu’à la basse qui semble synthétisée), la voix claire de Vanilla Ice possède un feeling indéniablement sensuel et il y a cette merveilleuse phrase : « To the extreme, I rock the mic like a vandal » (Approximativement : « Jusqu’à l’extrême, j’empoigne le micro comme un vandale »). Seulement, c’est usurpé.

  • To The Extreme

Le V.I.P (Vanilla Ice Posse mais aussi Very Important Persons...) est composé de Earthquake (ingénieur du son), DJ D/Dope Deshay et des danseurs High Tech, Juice et E-Rock. L’Elvis Presley du Rap (!) comme aime le voir sa compagnie de disque (« même sens du danger sublimé, même sensualité » déclare la bio) s’empresse d’enregistrer son premier 33t : To The Extreme (triple platine aux U.S.A.). Hormis le mielleux I Love You (« Tu es ma reine/je t’achèterai tout/Oui, Girl, même des bagues de diamants »), le disque est de haute teneur. Un soupçon de Reggae (Stop That Train, Rosta Man), une pincée d’Horror-Rap (Life Is A Fantasy), deux doigts de Dance (Dancin’, Play That Funky Music), un soupoudrage saxophoniste (Ice Is Workin’ It, Hooked), une cuillerée pour James Brown (Go Ill, Juice To Get Loose Boy), un peu de Human Beat Box (Vanilla Ice lui-même dans Havin’ A Roni), laissez reposer dix secondes et servez CHAUD. Brûlant comme le soleil de Dallas et de Miami, précisément là où Vanilla Ice Partage sa vie.

  • GETO BOYS

Sans Rick Rubin, les Garçons du Ghetto y seraient restés. En effet, leur premier Lp est préalablement sorti en 1990 (sous un autre nom : Grab It ! On That Other Level) sur le petit label de Houston, Texas : Rap-A-Lot. Rubin, exilé à Los Angeles, les repère et leur propose de le represser sur son propre (et nouveau) label : Def American, à la condition expresse qu’ils enregistrent trois inédits (l’album s’intitule désormais tout bêtement : The Geto Boys). Ils ne peuvent qu’accepter. DJ Ready Red, Akshen, Bushwick et Willie Dee savent qu’avec Rubin, ils vont entrer dans la légende du Rap (et peut-être même au-delà). Les quatre menaçants visages de la pochette (devant : fichier judiciaire, au dos : les Geto Boys dans la rue affichent de méchants rictus) ne sont RIEN comparés à la violence textuelle de Mind Of A Lunatic (la narration, à la première personne, d’un violeur meurtrier :« another innocent victim of a sex-maniac »), F#@* ’Em (un « fuck » vengeur toutes les trois secondes !), Assassins, Scarface, Size Ain’t Shit (où le nain Bushwick explique que « la taille n’est rien tant quand on a une grosse bite »...) ou encore Gangster of Love (Steve Miller Band doit être horrifié de ce détournement qui mèle égocentrisme, scatologie et safe-sex !).
Mais les Geto Boys ne se sont pas contentés d’écrire et de rapper des lyrics outrageants et malsains. Ils les ont couchés sur une musique speedée (cinquante minutes enchaînées) faite de basse ronflante (cf. l’exemplaire intro de Trigga Happy Nigga), de samples absolument pas innocents (le Money de Pink Flyod sur Let A Ho Be A Ho (!), la basse de My Girl des Temptations sur Read These Nikes, etc.), de gifles bien senties, de coups de flingue mortels, d’harmonica, de guitare wah-wah. La censure a été très rapide à s’abattre sur eux : distributeur qui se désolidarise, interdictions de jouer en concert çà et là, radios muettes, articles assassins. Comme ils le hurlent : F#@* ’Em !

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Messages

  • Les Editions La Brèche Clandestine Orléans présentent : Rap et révolution / Défi de la jeunesse noire américaine Brochure au format PDF 1,1 Mo en bas de cette page !

    Pour la petite histoire, je suis un disciple de Georges Lapassade ! Je prépare un travail sur les ateliers de poésie urbaine en France.

    Salutations les plus amicales.

    *** Karim ***

    Voir en ligne : LCR Orléans / sommaire... photo Public Enemy pour tout l’été !

    • Bonjour, Je souhaiterai juste entrer en contact avec Karim voir l’auteur de ce livre.G kiffer le petit article,la petite histoire comme il le dit si bien ki reste pour moi la culture hip hop une grosse histoire ss fin.Kan a moi je travail ds une asso ki a pour but de promouvoir les Kultures urbaines. Nous fezons de la promotion d’artiste,street marketing,évènementiel et je mokupe paralèlement d’1 artiste rap Fredy K menbre actif du groupe ATK je vous laisse mes coordonées en l’attente de votre réponse.Tisso 06/64/50/62/67 Mon mail urbankulture@hotmail.com trés bonne continuation . PS:Je souhaiterais de tou keur propozer kelkes idées et pkoi pa partager ou discuter d’1 projet ki me trote ds la tête depuis un bout de temps voir si la personne serait interesser pour son proch1 livre merci. Mes sincères salutations.

    • Salut Tisso j’ai lu ton message pour le livre j’ai vu qe tu t’occupe de freddy k je conai par rapport à l’album d’atk. Je chante en français et en américain un peu à la jaheim dc si ça interresse ton artiste je te laisse mon mail : street.poet@caramail.com

      Elijah

  • Bonjour Davdfuf

    Mon prénom c’est Mel, je suis étudiante en histoire contemporaine à la Sorbonne. Et pour ma maîtrise j’ai choisi d’étudier « le mouvement Zoulous dans les représentations et la société de la région parisienne ». Même si mon mémoire portera plus sur les déviances « à la française » ( et sur leur médiatisation tendancieuse), la Zulu Nation c’est forcément une histoire de hiphop. Or tes connaissances en la matière n’ont plus à être pouvées vu le succès de ton livre, donc si jamais tu avais quelques instants à m’accorder, j’aimerais que tu me parles des années 90.

    Bonne route à toi. elverra@hotmail.com

    • Bonjour, je suis Queen Candy, une des fondatrices de la Nation Zulu Française te si tu veux, tu peux me contacter afin de ne pas écrire n’importe quoi sur les Zulus. Peace

    • Salut, cec est un message personnel à Queen Candy avec qui j’essaye de rentrer en contact depuis quelques temps deja. On se connait depuis l’origine de Spray Can Mag, époque ou nous correspondions ensemble pour le mag, mais depuis j’ai perdu toute trace de notre Queen. Les années ont passés et j’ai meme essayé d’écrire à SCM (cité Picasso) mais la lettre m’est evidemment revenu. Voila si aujourd’hui on peut rentrer en contact à nouveau ça me ferait plaisir. Merci de transmettre ou de me donner ses coordonnées. Mon nom d’époque était KEN et j’habitais à Montrabe (pour me resituer). olivier.armengaud@laposte.net

    • bonjour, on m’apelle vii, je cherche à entrer en contact avec des ’vrais’ zulus pour le projet de création d’un site web qui devrait servir de tremplin aux gens qui ont, comme moi-meme, le désir et la foi de faire revivre la lumière et la réelle lutte, qui se souviennent que le hip hop c’est pas uniquement la benz et trois meufs en string....merci de me contacter au princez@wanadoo.fr PEACE-VII

    • Chere Queen Candy !!

      Travaillant a NY j ai pu voir a quel point la culture hip hop est puissante comme l impacte de la zulu nation contre le « bling-bling » J ai pas mal de questions a te poser sur la zulu nation france ? Comment pourrais-je te contacter ? Vive the true hip hop peace Jay E

    • Queen Candy !!!!

      J ai pleins de questions au sujet de la zulu nation france. Comment puis je te contacter ? Vive the true hip hop ! peace Jay E

    • message pour Queen Candy bonjour j’ai fait qques photos a un concours de graf que tu avais organisé a la courneuve j’aimerais avoir la date : 88 / 89 ?

      si y’a moyen

      merci

      pascal boissiere

      pascal.boissiee@yahoo.fr

    • Bonjour Pascal, c’est Candy. Faut l’faire : ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai découvert ton message sur le site de Daveduf ! S kil n’y aurait pas une erreur d’orthographe à ton adresse e.mail ? boissiee ou boissiere ? Manque pas le R ? Quoiqu’il en soit, tu peux m’écrire sur : queencandy@neuf.fr

      À bientôt !

    • Ce message s’adresse à miss Queen CANDY (fondatrice de TZL, Spray can mag... Reine ZULU de Paris !

      je graf depuis 87 et taff sur le projet d’un livre sur le graffiti mais aussi sur une émission de télé sur le net sur la culture HIP HOP (classiqhall) prévu en juin 2008

      je cherche à rentré en contact avec CANDY, mais le mail que j’ai trouvé ne marche pas...

      jetant une bouteille à la mer...

      Merci de me contacter si nouvelle :

      artcoreshow@gmail.com

      Cordialement COMER

    • Salut, C’était en 89 et le thème du concours portait sur la liberté. Y’avait même un graff dédié à mandela qui devait sortir de taule.

    • par hasard je tombe sur cette page en cherchant le nom des sapes trés colorés, style ,le groupe TLC et j’ai lue vos com et suis tombés sur ce message de Queen Candy....et quand j’ai vue le sujet du concours de graff de 89,ça m’a rappelé un souvenir de ouf....j’avais connaissance d’un graff« LIBERTE » de la zulunation....en 89 qui était passé dans une revue de presse nationale et j’avais refait le meme graff dans ma ville.....alors je repense a Candy a Zulu Letter...etc ...a ce jour mon surnom est « lecompasman » et sur you tube vous trouverez des vidéos « lecompasman » ou « le traceur de cercle »ou « cercle sur le sol »si ça vous dit,ayant pratiqué plusieurs discipline de la culture hiphop depuis le millieu des 80 ....respect a Candy et l’époque ou le mov« était »culture hiphop« .....meme si tout n’était pas clean......comme james dean.....on avait »la fureur de vivre" un truc vrai de rue,inventif,créatif.....dommage pour ce que c’est devenue....je m’y recconnais plus depuis plus de 15ans...

  • Salut à tous !

    Je tenais à vous dire que j’ai adoré votre livre (A quand une réédition ?). Nous avons décidément de bons auteurs sur le hip-hop et le rap en France (Georges Lapassade et Philippe Rousselot pour leur magnifique essai « Le rap ou la fureur de dire », SBG et Desse pour leur « Freestyle », Olivier Cachin…) J’officie moi-même sur un site internet consacré au hip-hop avec un pote, webmaster : www.scarla-webzine.com . Mon pseudo, c’est Zili Spike. On se démène comme on peut, entre cours, soirées et repas de familles (sic) pour régulièrement mettre à jour notre p’tit bijou. Donc voilà, je venais ici pour faire un peu de pub et élargir notre cher (et rare) public, qui, je l’espère, appréciera notre boulot. Je serais également heureux d’avoir l’avis du maître sur mes articles. J’ai fait des news et des dossiers en rapport avec l’actualité hip-hop à mes débuts, plus ou moins pompé sur des papiers de Groove ou Radikal, mais on a maintenant trouvé notre véritable identité, et on se concentre plus sur des sujets qui n’ont pas encore été mis en exergue (les relations entre rap et rock, rubrique « articles & dossiers »), des idées qu’on pense originales ou des artistes peu médiatisés, qu’ils soient américains ou français (Dead Prez).

    Je lance pour finir un appel à des rédacteurs, traducteurs, chroniqueurs, et pourquoi pas dessinateurs, caricaturistes qui, comme nous, ont envie de bosser sérieusement (et sans rendement bien sûr, mais aussi sans salaire…) pour le simple plaisir, ou parce qu’ils rêvent de voir un jour leur nom en bas d’un article de la presse spé hip-hop. Avis aux intéressé(e)s ! Contactez-nous à l’adresse suivante : support@scarla-webzine.com.

  • Re-Salut !

    C’est encore Zili Spike. Je viens annoncer à mon cher (et un peu moins rare)public que le site change d’hébergeur (mais ça, vous vous en foutez) et de nom : De scarla-webzine.com, on passe à www.scarla.net @ bientôt les homies !

  • Bonjour je m’appelle nath je fais des études pour être musicien intervenant en milieux scolaire et je fais un mémoire sur le beat box je récupère toute les info possible sur ce sujet:expérience personel,méthode pédagogique avec les enfants les ados,expérience farfelue,fusion avec différent style...Merci d’avance. nath_bianconi@hotmail.com

  • Ce livre est disponible au rayon « musique » de la médiathéque d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

    Voir en ligne : http://perso.wanadoo.fr/lepierretor...

  • peace akhi

    Je rebondis juste sur les saluts à l’encontre de Queen Candy (ça me rapelle désirée aussi) et autres amis de la zulu nation, aux anciens de ticaret, Lionel-D, D-Nasty et consors et juste pour demander une faveur, je recherche désespéremment la video du clip « ndodemnyama » chanté par le crew « hip-hop artists against apartheid » juste avant la libératoin de Mandela de 1990, dans lequel deux rappeurs français venaient se joindres aux grands noms de l’époque, j’ai retrouvé la musique originale mais sans les deux couplets français :(

    Si quelqu’un a un quelconque moyen de me retrouver ça, je lui serait grandement reconnaissant.

    merci à toutes et tous

  • Salut tout le monde ! Je suis étudiant en anthropologie et je dois rédiger pour septembre un mémoire sur le mouvement hip hop sénégalais. Si quelqu’un possède des infos sur ce sujet, peut-il me les envoyer ? Merci à tous.

    Mon mail : julienlandreau@hotmail.com

  • bonjour ! je suis un éducateur spécialisé, j’ai des ateliers de danse hip hop j’intervien dans le milieu scolaire (milieu instutionnel). En décembre je dois faire une conférence sur le mouvement hip hop dans un lycéé j’aurais besoin de plus de renseignement sur la ZULU Nation on peut me contacter sur Paul.filippi@neuf.fr et Merci

  • Bonjour a tous ! Moi, c’est Younes du 90, je suis tombé presque par hasard sur le site...bref, moi je suis étudiant en physique chimie, je sais que ça n’a rien a voir avec le rap mais j’ai vu des aritcle qui m’interesse tout de même non par leur structure moléculaire mais par l’intérêt que je peut leur porté : pourquoi ? très bonne question tout simplement parsque je suis chanteur de rap à côté ! et oui !!! donc si quelqu’un peut ou veut me donner un coup de pouce tout simplement en écoutant mes morceau dans un premier temps pour ensuit envisager la suite....merci nessyou21@yahoo.fr 0609987323

  • Bonjour, je suis un élève de première L et réalise mon TPE sur le thème : Le rap, un moyen d’expression. Merci pour les infos de votre livre. Si le travail fini vous interresse, je pourrai vous le passer. Si vous le voulez, laissez un commentaire ici et je vous expliquerai comment vous l’envoyer. Merci encore pour les infos ! Valentin

    • bonjour a tous, je m’interresse depuis quelque temps ou rap et a un peu tous ce qui tourne autour, j’aimerai bien avoir le maximum de document parlant du rap, donc si vous avez quelque truc (pdf, site internet,...ou autre) merci de me le dire, voila mon adresse mail : ultradelasud1992@hotmail.fr

      merci d’avance ;)

  • salut, pour vous dire que la culture hip-hop a évolué, quelle se réduit de plus en plus à un bizness qu’elle perd son essence et ses valeurs, bref le rap nique tout avec une bande de branleurs qui ne visent que la guez la villa et les bitchs<...FUCK IT ! les résistants ne passent pas dans les médias mais heureusement ils sont là (surtout en provinve), une culture plus qu’un faux moyen de vivre, les vrais ne mesurent que leur art (le reste on verra...) Donc nique tout le « pseudo mouvement » caillera qui vise les dollars en jouant les « victimes », va au bled mec, et tu verras s’il tient ton putain de fond commerce à la calimero, boy bas toi et ne te plains pas de ce que tu fera aux autres si ça marche pour toi un jour....T’aura une marque de sape, tu feras travailler des minos du tiers monde en disant « j’ai pas l’choix ! » FUCK IT... Le hip-hop vrai devient rare et peut-être que c’est pas plus mal (dieu reconnaitra les siens...) bon bah boujou les gars (positif-impakt@hotmail.fr) et big up à la Nuance Subtile (hip-hop 2 Hot-Normandie)...

  • Pour des raisons pratiques, je me suis permis de convertir les pages en fichier global PDF (sans signets). Si autorisation davduf.net, il est dispo en téléchargement sur demande ==> fandilule@tiscali.fr

    • hey hey...

      Bonne initiative ! Peux tu m’envoyer une copie pdf que je vois ce que ca donne ? Merci !

      D.

    • Hé bien, voilà, le fichier est pret. Yo Revolution Ra en PDF

      Un garnd merci à Fandidulé pour tout le mal qu’il s’est donné !

    • Oh le lien pour le fichier pdf ne marche plus !!!

      J’ai pas eu le temps de le conserver dans mon ordi... est-ce que quelqu’un pourrait me l’envoyer par mail please ???

      merci à tous...

      et souvenez-vous : Peace, Unity,....etc

      Bises,

      Marion

      mail : mayleen71@yahoo.fr

  • la médiocrité des mélodies pop africaines de johnny clegg ?? passe ton bac d’abord, cultives toi, ensuite tu parleras sur la médiocrité, pauvre (h)urluberlu ! Ensuite tu feras du sport et t’essaieras de lever ta jambe au dessus de ton bras de fauteuil.

  • bonsoir je souhaite connaitre le titre de l album de la rappeuse DA BOSS année 1992/1993 merci

  • bonjour je voudrai savoir a partir de quel age vous prenez les perssones qui font de la musique car moi je tien un groupe de rap et j’aimerai me faire entendre alors reponder moi sil-vous play. aurevoir et repondez nous vite merci..

  • OK Franck. J’ai pourtant bien supprimé ton nom depuis un bail. Je ne vois pas où il apparaitrait...

    Pour information, il s’agit d’un livre qui date de... 1991.

  • Bonjour David. Je suis curieux de votre lecture de cet article sur l’électro hip hop.

  • Bonsoir,

    J’avais rencontré au siècle dernier Candy gràce à mon ami musicien Fred Montabord alias Docteur Fred. Avec un ami Olivier Brial (rip) nous avions produit Africa Bambata en concert au Place et à SOS Racisme avec un big band dont Sydney à la basse , Dcteur Fred et Edddy Emilien aux claviers, Yves Njok guitare, Brice Wouassy battereie... Ma question que devient Candy ? Texaco et Mariam me connaissent du temps où je manageais pour Africa Fête en France le goupe de hip hop ragga sénégalais Positive Black Soul de 93 à2000 (PBS que nous avions aidé à la signature en maison de disque : Mango/Island UK et chez Polygram musique pour les éditions ) Merci d’avance pour votre réponse

    Salam-Shalom

sous-culture

yo ! révolution rap

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