Ce devait être au même moment qu’un des enregistrements de cette cassette. Eux, Zaléa, ils étaient là, plein d’allant et d’aléas - enfin autorisés. Moi, chez moi, à chroniquer la télé pour Libé. Dans leur studio, la pagaille. Des gens qui grouillent, des clopes, des gobelets, des caméscopes qui s’entre filment comme d’autres, ailleurs, s’auto promotionnent. Tout à la débrouille, au système D, aux économies de bouts de câbles. Voir ça, cette première d’une nuit, et se dire que, comme un certain Rock, la Télé c’est tout à fond ; dans les bars et les bas-fonds, ou, du moins, ça devrait l’être. Être autre chose que cette « machine à regarder qui peut servir à créer une inédite race d’aveugles » comme dit quelqu’un sur On ne la fermera pas citant un poète...
La télé à fond
La télé à fond. La télé tiers-État. Zaléa TV, Zaléa Tour, Zaléa Mobile, combien t’en veux ? Tourner (un film). Contourner (le CSA). Retourner (voir les gens de la Tour Eiffel, pour se hisser là-haut, y a pas de raison). Encore et encore et encore et encore et encore - il reste de l’essence dans le camion ? Être à la rue, plutôt que Delarue. « On est là ! » dit une Zaléa-Banderole. « On est encore là » dit une autre.
De loin en loin, le murmure racontait les zemmerdes. Les zaméras cassées. Le zatos déglingué. Les rires qui fuseraient sur et chez Zaléa plus vite et plus francs qu’ailleurs. Les bisbilles - rien que des broutilles. Et tout ça qui défile, enfin, sur On ne la fermera pas.
Comme cette scène, qu’aucun Arthur, ni le moindre petit roi des petits Cons, n’osera ni montrer, ni diffuser, moins encore créer ; cette scène au CSA où les fatigués hilares remettent leurs armes, comme des guérilleros retournant celles de l’ennemi, l’équipe de Zaléa face à Baudis Dominique et tout de go / on / off / on air, de lui déclarer : « on vous remet notre émetteur (...) ça fait une vingtaine d’années qu’on courre les toits et on voudrait ne plus avoir à le faire ».
Bella ciao
Regarder ça. Regarder Danger Travail, regarder Tolérance Zéro (Gènes, juillet 2001). Ne plus savoir si ce sont les souvenirs (« Je suis fier de ne rien faire / Fier de ne savoir rien faire » - chantaient les Olivensteins) ou une caméra d’Indymédia que l’on regarde. Repenser à Jello Biafra (« Don’t hate the media, become the media ») et voir une revue de presse expérimentale et musicale sur Zaléa. Oui, ne plus savoir, mélanger, se chercher, retrouver les accords, les sentiments, les expériences musicales probablement communes. Se dire que, cette fois, la télé ne me rend pas plus laid que je ne suis. Pas plus beau non plus. Bella ciao et tous ensemble.
Et puis, la rencontre. Eux, Zaléa, ils étaient là, toujours plein d’allant et d’aléas - à manifester contre le Loft. Moi, chez moi, perdu et en perdition, à chroniquer le Loft pour Libé. C’était pareil que la fois d’avant. C’était à l’âge des pas-possibles-que la télé devienne ça. En 2001. Un attentat avant l’autre. Nous étions en mai. Les Loft raiders qu’ils étaient, avaient décidé de « libérer les otages de m6 ». À plusieurs reprises, on se téléphona. Eux de leur portable pour savoir ce qui se passait « à l’intérieur ». Moi, pour me sentir moins seul. M6 l’avait rêvé, Zaléa TV le faisait : de la télé interactive, de la putain de télé réalité. C’était donc ça. Se cogner les cogneurs. Démonter les décors. Pousser, pousser, pousser les murs.
Tout Zaléa, ça.
Messages
20 juillet 2006, 12:38, par tania
Téléplaisance la télévision en Accès Public. http://www.teleplaisance.org
Téléplaisance est une télévision en Accès Public. La programmation se compose de la parole, vision, intervention, témoignage et imaginaire de tout groupe ou personne qui désire partager leurs univers. Les participants de Téléplaisance sont responsables des audiovisions qu’ils émettent. Ils agissent dans l’esprit de la Charte de Téléplaisance.
« Les ondes... c’est comme l’air, ça appartient à tout le monde ! »
Le principe d’Accès Public rend disponible ce qui est resté hors de porté pendant trop longtemps. Depuis des années les habitants de ce pays payent la redevance télé, leurs impôts ont financé l’énorme dispositif technique des relais télévisuels, les satellites, le plan cable etc.... ...et aucune chaine, aucun espace hertzien, aucun lieu des ondes ne leur a été destiné, aucun endroit où ils peuvent intervenir comme ils le veulent et quand ils le désirent.
L’Accès Public rend accessible l’inaccessible. Les mystérieuses ondes hertziennes invisibles, transporteuses d’image et de son, ne sont pas la propirété obligée des seules grandes sociétés commerciales.
Face à cette illégallité publique du domaine hertzien réservé à quelques privilégiés, Téléplaisance a donc commencé à émettre illégalement sur la rue Plaisance, puis dans des appartements de la rue Tolbiac... jusqu’à ce que la loi se rétablisse et permette aux associations d’émettre légalement.
Dans d’autres pays, le principe de l’Accès Public est acquis depuis des années et fonctionne en générant des emplois ! Des communautés, associations et autres groupes proposent leurs univers à qui veut le découvrir, que ce soit en Allemagne, Hollande, Etats-Unis ou ailleurs.
Téléplaisance est une télévision artisanale. Notre association gère l’antenne comme un espace ouvert et disponible à qui désire y participer. La découverte est toujours le bienvenue car notre curiosité reste insatiable. C’est ce principe de partage qui prédomine notre action. Aussi, ne vous étonnez pas de notre désintérêt envers la rentabilité de cet espace hertzien. Il existe et les ondes sont grandes.
Téléplaisance a commencé avec peu de moyen : un camescope, l’émetteur et l’antenne sur le toit. Les reportages étaient montés en même temps qu’il se tournaient. Les émissions se réalisaient en direct dans l’appartement. Beaucoup d’improvisations et de débrouilles techniques nous ont entrainé vers le tourner-monter, chronomontage, du changement de décor via diapositive, angles de vues surprenant etc...
Et puis du matériel nous a été prété, donné et acheté mais nous gardons ce principe d’instantané en privilégiant le mix en direct de diverses sources audiovisuelles. Nous espérons préserver ainsi la fraicheur des éternels premiers instants... parce que l’aventure continue (Olé !).
Le principe Accès Public de Téléplaisance est aussi à l’origine des Faites de la Lumière. Le temps d’un soir coupez l’éclairage public est projeter sur votre quotidien (façades, draps suspendus etc...) les images (films, diapos...) dont vous voulez étendre la conscience dans la mémoire d’amis ou d’’inconnus. rendez-vous sur le http://www.faitesdelalumiere.net
Le principe de Téléplaisance, et des autres expériences de diffusion, est d’ouvrir les possibilités pour que quiconque puisse partager ses imaginaires et agir sur la beauté de ce monde.
Aujourd’hui, Téléplaisance continue son expérience en diffusant 24h/24 sur cable adsl et satellite, avec toujours comme leitmoitiv :
Emet ce que t’aimes ! Aime ce que t’émets
http://www.teleplaisance.org
Voir en ligne : teleplaisance