Sinistrose. Hypnose. The Raffarin Attitude.

Par David Dufresne, 25 janvier 2005 | 8504 Lectures

Elle est de retour, comme une méchante grippe. Elle prend à la tête et le corps ne suit plus. Mardi, elle fait la Une du Monde  : la sinistrose.

Sinistrose. Comme il y a dix ans. Comme il y a vingt ans. Comme un mal jamais soigné, mal éloigné.

C’est une note de synthèse destiné aux prefets : « Les français ne croient plsu en rien. C’est même pour cela que la situation est relativement calme, car ils estiment que ce n’est même plus la peine de faire part de son point de vue ou de tenter de se faire entendre ».

Défaite et phrase fatale. L’info sort comme ça, quasi nosocomiale, comme échappée d’un hopital secret. Débrouille toi avec ça.

En Angleterre, mêmes causes, mêmes symptome, dit-on. Un professeur de psychologie a résolu l’équation de nos fins de janvier difficiles : un lundi + météo détestable + endettement aggravé pour cause de solde + echec des résolutions de l’année nouvelle + absence de de motivation + évaporation définitive de l’esprit de Noel égale : lundi dernier, pic de déprime.

Sinistrose et prose de Ministre.

La riposte ne tarde pas, les grèves s’annoncent - comme quoi tout n’est pas si calme - et, mercredi, Jean-Pierre prévient.

« Il y a une chanteuse qui s’appelle Lorie, et je crois que comme elle, nous devons adopter la « positive attitude ». »

Lorie comme horizon politique.
La chanson comme auscultation.

Quelques manifs plus loin, trois jours de grèves plus tard, comme quoi tout va trés mal, le revoila.

Dimanche, comme tout le monde, il est là, chez Dru-Dru1 : « Nous devons adopter la « positive attitude ». »

Et voilà que ça le reprend, avec ses yeux qui rient et sa méthode Coué qui fuit. Sauf que cette fois, le bon docteur est venu pour une sinistrose, et on repart avec ça.

« On sait que la vie finit mal »

On se pince. La vie qui finit mal.

C’est un peu comme Matignon, la vie. Ca finit tot ou tard...

C’est la grande roue de l’info. Un jour, on te somme de choisir un medecin traitant. Le lendemain, on te diagnostique la sinitrose. Le surlendemain, c’est l’hypnose.2

1Michel Drucker, animateur télé connu pour ses services rendus au personnel politique français.

2Les medecins sont formels. Contre la sinistrose, le meilleur remède est l’hypnose.

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Messages

  • Le problème de la classe politique, c’est qu’il ne s’agit plus de gouverner, mais d’entretenir l’hallucination du pouvoir, ce qui exige des talents très particuliers.produire le pouvoir comme illusion, c’est comme de jongler avec des capitaux flottants, c’est comme de danser devant un miroir.Et si il n’y a plus de pouvoir c’est que toute la société est passée du côté de la servitude volontaire.Sommé de vouloir, de pouvoir, de savoir, d’agir, de réussir, chacun s’est plié à tout cela, et la visée du politique a parfaitement réussi : chacun de nous est devenu un système asservi, auto-asservi, ayant investi toute sa liberté dans la volonté folle de tirer le maximum de lui même. JEAN.BAUDRILLARD COOL MEMORIES

  • « Les medecins sont formels. Contre la sinistrose, le meilleur remède est l’hypnose. » Bonne conclusion dans le ton de l’époque, ironique et tout mais... du second degré ! Crois-tu que tout le monde va comprendre ?

  • En quoi la vie se finirait mal ? n’est-ce pas la mort, le fait qu’on sache qu’il y a une fin au bout du chemin qui donne tout son sel à la vie ? le cauchemar, ce serait plutôt l’inverse, bouffer ad vitam eternam du Chirac, du Jospin, du Raffarin, du Sarkozy, du seillière, du Drucker.

  • Il y a 30 ans (hélas ! déjà), on appelait ça la morosité : on n’a plus le goût à rien.

    Mal incurable, comme sans doute la politique. Quand le guide n’a plus rien d’intéressant à proposer, on se retrouve creux et vide.

    Patience ! Attendons encore un peu. On nous trouvera bientôt quelque chose sur quoi se jeter avec un enthousiasme feint. C’est ça, vivre, non ?

    Non ? Ah bon !? Ah non ! Z’êtes pas marrants les gars, je commençais à remonter ! Pfffff !

    Si ? Ah ! merci !

  • Je pense que si les média faisaient leur travail, pour être plus précis, les journalistes des émissions politiques et des journaux de 20h, cela mettrait, en face de leur responsabilité avec chiffres à l’appui, ce gouvernement qui nous enfonce. Je souhaiterai que les journaliste leur donne les comparatifs des chiffres du chômage depuis qu’ils sont au pouvoir, la hausse des prix, qu’ils expliquent comment un gamins qui insulte Sarko à 2 mois ferme et Juppé deux ans avec sursis, etc. JPR se la jouerait un peu moins positive attitude. Et je note pour finir, que cette expression la traduit une vision paternaliste de la société (rappelons-nous « La France d’en bas ») et tente nous nous infantiliser. Ce ci induit deux choses : nous sommes des irresponsables, nous ne comprenons rien aux décisions prises, qui on nous l’affirme, sont pour notre bien. Le gouvernement nous prend vraiment pour des cons…

  • Tous à Matignon pour entarter les Sinistres !!!

  • Je serais surtout interessé par la publication des coûts de la santé, de la dette qui explose etc.

    Combien sommes nous à savoir que l’Etat est au bord de la faillite dès janvier 2005 ? Que fin 2004 des gels massifs de crédits (au moins 1.3 milliards d’euros) ont été décidés brutalement, que déjà 6 milliards d’euros sont gelés pour 2005 etc ?

    • Va un peu voir les chiffres des bénéfices engrangés par le système capitaliste, bénéfices en hausse et de moins en moins partagés, tes chiffres à côté y sont ridicules !

    • Je suis curieux de connaitre tes chiffres... là pour l’instant c’est du vent.

    • Le président George W. Bush a dévoilé lundi un budget 2006 prévoyant de tailler drastiquement dans les dépenses, que ce soit les subventions à l’agriculture ou les aides aux défavorisés, pour réduire le déficit, même si la défense reste largement épargnée.(AFP, 07/02/05) La vague de fusions et acquisitions aux Etats-Unis, depuis plusieurs semaines, rappelle la fin des années 1990. Elle illustre surtout la santé des entreprises américaines. Avec une croissance soutenue et une consommation qui ne faiblit pas, celles-ci ont pu, depuis la récession de 2001, réduire leurs coûts et leur endettement et engranger des bénéfices. Leurs marges atteignent des niveaux sans précédent. Les profits représentaient, en 2004, environ 10 % du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis, un chiffre record. Avec une telle rentabilité, des trésoreries abondantes (600 milliards de dollars pour les sociétés de l’indice Standard & Poor’s 500), un dollar faible dopant la compétitivité et la possibilité, maintenant, de rapatrier les profits accumulés à l’étranger, les dirigeants sont prêts à prendre des risques. Surtout que leurs actionnaires ont toutes les raisons de leur faire confiance. (Le Monde, 07/02/05) Au niveau français c’est pas mal non plus mais encore un peu frileux : http://bteysses.free.fr/Temporaire/EntreprisesDefautInvestissement.html Bref, le trou de la sécu il a bon dos. Surtout quand ce sont des humanistes du genre baron Ernest et Compagnie qui l’utilisent comme un épouvantail (excuse-moi mais tes chiffres c’était pas un scoop). Mais bon, y a pas que des chiffres dans la vie, y a aussi des lettres : « Il y a assez de biens dans le monde pour satisfaire les besoins de tous les hommes, mais pas assez pour assouvir l’avidité d’un seul. » Gandhi

    • Des chiffres qui tombent aujourd’hui même, c’est formidable, y a qu’à demander, ils se gênent même pas pour nous le cacher : http://www.lefigaro.fr/finances/20050218.FIG0050.html, http://www.humanite.fr/journal/2005-02-18/2005-02-18-456960, http://www.humanite.fr/journal/2005-02-18/2005-02-18-456918, etcetera

  • Si la portée politique et l’inspiration de Raffarin est qualitativement l’égale de Lorie, Je m’en retourne vers Leonard Cohen ou vers les Virgin Prunes. Remarquez que rendre l’espoir par la médiocrité, aussi indigne que cela soit est la seule solution efficace pour vivre stupide mais moins malheureux Vive Les Clash ! NO(decent)FUTURE !

    Quelqu’un d’indigné par la Stupide Attitude Semblant Prévaloir. Sincèrement votre, Patrick Leroux

  • OBSERVATOIRE INDEPENDANT DE LA SINISTROSE

    Pour mieux saisir la nature de la maladie dont nous accuse le gouvernement, l’Observatoire Indépendant de la Sinistrose (O.I.S.) a mené sa première enquête samedi 5 février. Soixante-dix mille malades potentiels ont défilé à Paris contre la remise en cause des 35 heures, pour défendre l’emploi, les salaires et le code du travail. Ont-ils conscience d’être atteints d’une maladie grave ? En quoi consistent les principaux symptômes ? Existe-t-il un remède ? Alimentée par les observateurs d’On Dirait Vous, notre base de données des victimes de sinistrose aura pour mission de répondre à ces trois questions et nous assurer des lendemains qui chantent.

    A voir sur On Dirait Vous

  • A l heure ou j ecrit ce message Raffarin et ses raffarinades ont totalement disparus du paysage politique de notre belle france... je garde la positive attitude en esperant que les autres tomberont aussi vite. ps : par contre celle qui chantait la « positive attitude » est toujours la... dommage

mauvais esprits

Derrida. Bête de TV.

En route !