Selon un blog français, qui reprend des infos de blogs américains, voilà que la sentence tombe : 96 secondes serait le temps passé en moyenne par un lecteur sur un blog.
96 secondes. Tic Toc - Tic Toc. 96 secondes. Pliz, reload. 69 secondes ?
Il fut un temps les majors companies du disque avaient calculé le temps moyen de concentration visuelle d’un adolescent occidental. Pour les clips, sur MTV, c’était vital. Fallait faire court, fallait fractionner.
Ami, que feras-tu dans 97 secondes ?
PS : pendant ce temps, des fous aimeraient rallonger les temps de lecture avec « une médiathèque libre et gratuite entièrement gérée par ses propres utilisateurs. On s’inscrit en ligne, on partage trois bouquins et on peut demander aux autres utilisateurs habitant près de chez soi de leur en emprunter en se donnant rendez-vous au café par exemple. Bientôt sans doute une section disques. »
Messages
8 novembre 2003, 14:15, par m.jansen
Alors vite ! Il faut que je me dépèche : écrire un blog en - de 96 secondes me permettra de respecter la règle du rendement, à savoir : tps de production (de mon blog) < tps de lecture = recette.
Mais, pb : je viens déjà de dépasser les 96 secondes. je suis perdu... Non, attendez ! j’ai oublié l’élément principal de cette interessante équation : l’impact ! 96 secondes de lecture, ok, mais après, combien de temps peut passer 1 lecteur au sujet traité par le blog qu’il a lu ? Quel sera l’impact de se blog ? Suscite-t-il d’autres avis, d’autres textes, scandales et rumeurs ? En faire le - possible le + rapidement possible avec un max de résultats ! C’est ça ! Il faut que j’y arrive !
Malheureusement, malgré tous mes efforts, je sens que c’est peine perdue. Je n’ai jamais été élevé dans cet impératif qu’on nous rabache perpétuellement dans les médias, au boulot... Faire vite et bien et tjs +, il en faut tjs +.
Moi, je suis complétement à côté de la plaque et j’ai décidé d’accorder du tps à mes priorités. J’aime peindre. La peinture est un art dépourvu d’impact « rapide ». Il échappe généralement aux règles des massmédia. A ma dernière expo, il n’y a eu qu’une dizaine de visisteurs qui ont pris le tps de voir, de se laisser submerger par l’image. 10 fous restant immobiles devant une image fixe ! Vous vous rendez compte, ça bougeait même pas ! Autour d’eux, des passants (qui se définissaient également comme visiteurs de l’expo) semblaient s’être donné un pari : parcourir l’expo le + rapidement possible. A les voir circuler, je pense qu’ils pouvaient faire 2 fois le tour de l’expo le temps d’écrire ce bout de blog. Le + drôle ds cette histoire, c’est que l’un d’eux (prof de Fac en Arts Plastiques) après avoir fait son sprint culturel revient me voir et me dit : « C’est interessant ta pratique. Un très bon travail. La technique, c’est quoi ? ».
Bon, je crois que j’ai tout dis : jamais je ne m’y ferais. Rendement, consommation de son forfait mobile (vite, il me reste encore 27 minutes de conso, il faut que j’appelle qq’un), être constamment au courant de tt et tt de suite (si possible avant même que l’évènement se soit produit)... jamais je ne serais un produit, une troteuse. Je préfère être un de ces fous qui pd le tps. Et si je le prends, il ne sera à personne d’autre.