Fédération Républicaine de France Ministère de l’Intérieur, de l’Outre Mer et des Régions Autonomes Direction générale de la Police Nationale
Levallois-Perret, 21 décembre 2015
Monsieur le Procureur de la Fédération Républicaine,
OBJET : Opération « Anarchy » REF : Votre courrier CSPR/2015/2889/AH/DD du 15 décembre 2015
Dans votre courrier cité en référence, vous sollicitez la communication des éléments de vérifications techniques permettant de dresser un bilan circonstancié de l’« opération Anarchy » un an après sa mise en ligne.
L’introduction dans les serveurs de France Télévisions nous a permis de constater combien la France restait un pays de fronde et de soulèvement. Plus de 2630 individus ont activement participé à Anarchy, créant pas loin de 1370 « personnages ». Fort de la récupération de leurs logins, nous avons pu suivre vos ordres et alimenter Cristina, le fichier Centralisation du Renseignement Intérieur pour la Sécurité du Territoire et des Intérêts Nationaux. Plus de 77 fiches ont toute de même été supprimées : Anarchy a fait des morts.
Aujourd’hui encore, nous surveillons les anciens leaders des mouvements des Eveillés, qui avaient pris d’assaut l’Elysée, ou des Oubliés, encore actifs en Gironde à Utopy, une cité « sans loi, sans dirigeant, autogérée, où les énergies et ressources sont collectives, avec des banques de partage. »
Nous avons placé deux agents au sein du mouvement « Automne 14 », qui commémore chaque mois place de la Bastille les événements. Nous redoutons quelque élan nostalgique.
Comme vous pourrez le constater par l’album photos joint, l’Etat de droit qui est le notre reste menacé. Le slogan « Bâtir sur des ruines, c’est l’histoire de l’humanité », repris jusque dans les couloirs du Sénat fédéral, nous inquiète.
Dans le cadre de sa mission de protection et défense de la sécurité des institutions fédérales, mon service s’est également rendu pédestrement chez certains responsables de l’opération. Vous trouverez les fiches de messieurs Razon, Lhote, Richard, Maurin, en PJ. Notre avis est de leur confier une mission honorifique mais anodine hors du territoire. Comme vous le savez, malgré l’amnistie générale, un tiers de nos effectifs n’a pas souhaité réintégrer la DGSI après les événements Anarchy. Certains de nos agents ont été fusillés, comme la dénommée Kayla, qui, de toute façon, était devenue incontrôlable ; d’autres ont préféré fuir Paris ou vendre leurs services à des puissances ennemies, qui traversaient des circonstances similaires, telle que la Russie. Les hackers comme Anonymous, que nous avions recruté lors de l’opération, nous sont restés loyaux dans l’ensemble.
A titre personnel, je vous remercie de ma réintégration dans le service.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Procureur, l’expression de ma considération distinguée.
Le lieutenant Maurice Upian
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