La nouvelle est tombée sur le portable, au petit matin. Elle était sèche. Brutale. Rude. Un verbe, le verbe « être » pour dire : il est mort. C’était Bizot, Jean-François Bizot, le petit fou, le grand bavard, le cinglant, le sucré-salé, l’enfoiré, l’immense. Je me souviens de lui à Moscou, premier grand reportage pour Actuel, début des années 90. Avec sa valise, son air goguenard à la douane ou quand, sans le savoir, l’un de nous deux avait pissé sur le Kremlin.
Bizot. Actuel. Une rencontre. La rencontre. Après, difficile de marcher tête baissée. Toujours, faire un peu comme lui, faire sa tête de con. Con, comme contrôler. Free press. Punk. Hip Hop. C’est la vie.
Bizot. Le bordel monstre de don bureau, la pensée oblique, les formules définitives, géniales, n’importe quoi. Son sourire immense de papa. Sa cour, insupportable ; et ses effets de style, grand maître.
Penser à lui. A sa vivacité, à sa sagacité, à sa belle férocité, à sa brise-cité brise-ennui. Penser à lui comme à un grand frère, si drôle, qui manque déjà.
Davduf.
Messages
11 septembre 2007, 18:50, par annick
David, bonjour
Une réaction forte pour un grand bonhomme.
Je ne fais pas ça habituellement, mais je voulais signaler qu’on a fait sur poptronics une ou deux petites choses en hommage fissa, avec des images et du son (un mix par JF Renoult, qui a bossé aussi pour lui, un témoignage de Kyrou, itou). Histoire de dire que oui, sur le Net, il y a une prise en compte de l’événement que les médias tradis papier ont juste effleuré.
annick rivoire
Voir en ligne : Bizot, six pieds sous l’underground
13 septembre 2007, 04:50, par temto.
Humanités latines, grecques et Eglise ; Poudre Beatnik (d’escampette), la Route, musique et ondes, de l’Ethiopie à l’internet. Quelle tribu(t). Quelle vie !
Et quelle voix.
Voix de (re)père : elle manque déjà.