Défaite de la musique

Par David Dufresne, 22 juin 2004 | 121 Lectures

Le logo était divertissant. Orange, noir, jeu de mot. Un truc de pubard, probablement. Point du tout. C’est du Nietzche à l’ère digital.

Sampling : « L’idée est simple : muni d’un casque sans fil, venez danser et faire la fête sur une péniche au cœur de la ville et immergez-vous dans une ambiance festive sans jamais déranger votre voisinage ! ».

Conclusion : ne jamais déranger. Ne jamais regarder l’autre. La musique en solo, ex nihilo, nihiliste, la musique négation de l’autre. Regarde les photos, ami, et dis moi ce que tu en penses.

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Messages

  • C’est une idée à moitié bonne... Le problème principal de la fête de la musique n’est pas la gène (Quoique...). C’est surtout le fait que tous ne puissent en profiter. Tout ça parce qu’un gouvernement radin a décrété une fête pour tous les 21 au soir sans donner de congés pour la journée du 22 ! Agissons pour obtenir un 22 juin, lendemain de la fête de la musique, chômé et payé ! Pour que tout le monde vive la Fête de la musique au lieu de la subir !

    • Mais ça pourrait donner lieu à des détournements savoureux si des bidouilleurs venaient à trouver un moyen de prendre le contrôle des signaux reçus par les casques... Imaginons des KLF du wifi, hi-jackant les oreilles des bobo-dancers, et remplaçant la musique insipide par des mitraillages obscènes, des compos terroristes, des extraits du Bleu du Ciel lus à haute voix sur fond de soundscapes Frippiens... Ce serait le pied non ?

      Greetings à vos familles

      Antoine.

  • Admirons l’accroche toute en syllogismes : « En passe de devenir un véritable phénomène de société dans toute l’Europe, ce concept arrive en France pour la première fois et sera donc proposé exceptionnellement par XXXXX le 21 juin dans le cadre de la fête de la musique. » La musique (en tant divertissement) comme sa propre négation : « faire la fête » à la fois seul et ensemble. Bravo donc aux créatifs de récupérer de manière à peine masquée le concept « rave en appartement ».

    • la fête de la musique : un merveilleux événement spontané, libre et gratuit, favorisant la diversité culturelle, développant l’âme poétique chez des auditoires émerveillés ! Heureusement que c’est ça et pas un de ces débiles évènements qui voient des idiots se grouper derrière des podiums paul ricard, ou regarder des concerts en playback d’artistes étiquetés tf1, heureusement que ce n’est pas une de ces ambiances où une bande d’hurleurs ferait cracher les décibels sans respect pour leur voisin harpiste. Heureusement.

      Heureusement encore que les foules ne vont pas s’amasser tous au même endroit, arriver à la même heure et repartir tous ensemble. Heureusement.

      C’est beau la fête de la musique, ça favorise les échanges, ça permet aux punks d’écouter de la musique de chambre, aux flûtistes de faire le bœuf avec des rappeurs, aux gens qui s’intoxiquent de fm toute l’année de découvrir de nouvelles sensations. C’est beau. Le monde est beau. L’évolution de notre société est magnifique.

    • C’est dans le mouvement du moment : les chomeurs travaillent (RMA), l’espace public est privé et la fête de la musique ne fait pas de bruit ( je pense qu’on pourrait en trouver plein d’autres comme ça...)

    • Trop fort ! Le bruit silencieux... Le son directement injecté dans l’oreille... Chacun son son, chacun dans son coin. Solitaires ensemble, récepteurs passifs, consommateurs actifs. Un déferlement de technique inutile, dernier délire de l’occident. La techno poussée à son paroxysme. L’ordre règne.

      Encore une nouvelle technique salvatrice qui permet de trouver des palliatifs à la vraie vie, trop bordellique, trop approximative, trop hasardeuse, trop réelle...

    • En ce qui concerne ne pas déranger, une foule s’amusant fait pratiquement autnt de bruit avec ou sans music. C’est intenable pour les riverains.

      en ce qui concerne la danse, le spectacle doit être interressant si chaqun danse sur une music différente.

      En ce qui concerne le convivialité (théorique) de la danse. J’écoute ma music, tu écoute la tienne.

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Ballu. Deux salves. A l’heure de la messe.

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