« L’extrême droite est une vision du monde, pas un programme »

Par David Dufresne, 1er novembre 2021 | 557 Lectures

Comment définir l’extrême droite ?

Comme pour les autres champs politiques, il n’y a pas une seule définition. Mais elle est plus difficile encore pour l’extrême droite, car il s’agit d’une vision du monde et non d’un programme. Il y a deux points essentiels. A l’intérieur, le projet est organiciste, c’est-à-dire qu’il défend l’idée que la société fonctionne comme un être vivant et qu’il s’agit de régénérer cette communauté unitaire, qu’elle repose sur l’ethnie, la nationalité ou la race. A l’extérieur, les extrêmes droites veulent refonder l’ordre des relations internationales. D’autres éléments communs existent mais sont moins essentiels, par exemple l’idée d’une décadence de la société, aggravée par l’Etat, alors qu’elles se présentent comme élite de rechange, dotée d’une mission salvatrice.

Eric Zemmour vous semble-t-il aussi pouvoir être classé à l’extrême droite ?

Son organicisme est évident. Sa précampagne est national-populiste, et je ne m’étonnerais qu’à moitié que ses équipes soient proches d’un compromis nationaliste. Sa conception d’un nationalisme ethnique et son libéralisme font songer au Club de l’horloge des années 1970, dont l’un des membres, Jean-Yves Le Gallou, devenu aujourd’hui un de ses soutiens, a conceptualisé la « préférence nationale » en 1985.

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