L’autre jour, un enterrement au cimetière Montparnasse. Il y avait du monde, mais pas foule. Les gens foulaient des pierres tombales. C’était le foutoir, cahotique, bizarre, il faisait froid, comme à chaque enterrement. Et puis, ils sont arrivés, avec leurs pancartes, d’autres leurs keffiehs, leurs slogans murmurés, leurs gueules d’enterrement. Sous une tente, on signait le dernier hommage. Sur le cahier, les gens parlaient beaucoup d’eux, comme à chaque enterrement. Fallait les voir, les gens, engagés sans respect pour le mort. Merde, léon schwartzenberg, un drôle de type, et un type drôle, vous n’imaginez pas à quel point, un jour, faudra le dire, il était mort et voilà que d’autres s’en servaient encore. Comme porte-corps, porte-voix d’un genre nouveau. Misère.
A part ça.
Messages
24 octobre 2003, 21:22, par EK
Des fois l’automne fait cet effet. Les feuilles et le vent nous tombent dessus, quand c’est pas la pluie ou une irrésistible envie de fuir... très très loin.
Quand même, sans vouloir participer à ce monde de compétition qui s’inspire des athlètes huilés et anabolisés, Léon détient des records (si j’ose - mais le verbe est libre) qui le déclassent définitivement de certaines cohortes suivistes...
Petite chaleur qui ne s’éteint pas.
Il y avait du monde, mais pas foule... tant mieux. C’est pas foule qui compte....
29 octobre 2003, 13:52, par Elvan
Ce n’est peut-être pas foule qui compte mais je dis simplement la chose suivante : tomber dans un élitisme exacerbé par l’irrépressible envie de ne s’exprimer que dans une logorrhée verbale ne possédant de sens que pour celui qui la déclame, voilà bien une incongruité exaspérante également. Le temps du nombrilisme nihiliste élitico-intellectuel est révolu. Pour se faire entendre fort et clair, même en s’inscrivant dans le flamboyant esthétisme typique du courant révolutionnaire bobo, rien ne vaut la limpiditude de l’exactité des choses et des mots. Cela étant dit, vous êtes fort agréable car fort distrayant. Merci de ces quelques instants vivifiants qui nous montrent encore l’étendue du chemin à parcourir avant une bonne compréhension entre êtres de la même espèce.
28 octobre 2003, 09:24, par gabriel
c’est toi l’con on choisit pas qui nous met en terre mais on a les amis qu’on mérite...
29 octobre 2003, 01:55, par davduf
Epargne nous tes clichés, tu veux. Merci.
29 octobre 2003, 13:54, par Elvan
Vous auriez aussi bien pu dire : bel effort, en progrès, continue. Amicalement.
21 décembre 2004, 01:28, par Thieumi
Léon, comme il se prénommait était un vaillant, un guerrier, qui connut ce que vous autres, impuissants, ne pourraient à peine comprendre. Ces ecrits sur cet Homme au sens noble ne sont que torchons. Ils ne souillent que vous. Je salue l’oeuvre de cet homme, et par ce geste vous renvoie votre image de merdes infames. Celui qui L’aimait.
22 décembre 2004, 20:57, par Alain R.
encore un qui lit au premier dégré. Ceci est un hommage à L.S., point barre.