Vendredi 3 juin Cinémathèque de Nice
15h45 : Violences policières : de l’alerte citoyenne à la construction d’une interdiction légale
Présentation par Bruno Cailler (Université Côte d’Azur)
Entre octobre 2020 et mai 2021, l’article 24 de la Loi pour une sécurité globale préservant les libertés suscite une polémique autour de la pénalisation de la diffusion d’images « du visage ou tout autre élément d’identification d’un agent de la police nationale ou de la gendarmerie nationale autre que son numéro d’identification individuel lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police ». Cet article de loi sera finalement censuré par le Conseil constitutionnel. Antérieurement à cet épisode politico-juridique, avec le mouvement des « gilets jaunes », de nombreuses violences policières avaient été dénoncées via des images sur les réseaux sociaux, dont le fil Twitter Allo, Place Beauvau de David Dufresne tiendra le décompte. Cette communication reviendra sur la constitution a posteriori d’une interdiction contemporaine d’images, et sur ses enjeux.
16h30 : Discussion autour de son œuvre
Auteur et réalisateur, David Dufresne s’attache à analyser, entre autres, les procédés de l’anti-terrorisme ou des forces de l’ordre français en documentant les violences et leur légitimité.
Un Pays qui se tient sage, son premier long métrage diffusé en salles, a reçu le Prix Lumière du meilleur documentaire.
18h : Projection - Un Pays qui se tient sage de David Dufresne (France, 2020, 1h26)
En présence du réalisateur
Colloque Alternatives cinématographiques et audiovisuelles : Images hors-la-loi
(Université Côte d’Azur, 1-2-3 juin 2022)
Les contextes d’éclosion de ces films sont très divers et sont souvent à mettre en relation avec des environnements qui visent tous à assurer la pérennité d’un ordre, social, moral ou politique. Ces différentes configurations impliquent la reconnaissance, pour ceux qui fabriquent ces images comme pour ceux qui les interdisent, du présupposé d’un « pouvoir de l’image animée » capable de bouleverser l’ordre établi.
Les films « hors-la-loi » poursuivent des objectifs multiples. Certains relèvent d’une démarche militante et contestataire à l’encontre du pouvoir en place, d’autres d’une volonté de transgression morale et sociale, et d’autres encore d’une intention marchande se nourrissant de l’appétence de certains publics pour l’illicite : citons par exemple les films à visée politique tournés clandestinement sous des régimes autoritaires, ou encore les films pornographiques et d’extrême violence contrevenant aux lois en vigueur.
Au sein de ce colloque, ces questions seront envisagées au travers du prisme conceptuel des alternatives, central dans le programme « Cinéma et audiovisuel : Alternatives » développé par le LIRCES. L’alternative, ici, concerne tout autant les contenus que les modalités de production, de diffusion et de réception. C’est le cadre législatif, variable en fonction des zones géographiques, des périodes et des régimes politiques considérés, qui définit l’alternative et les conditions de son existence. Appréhender les films « hors-la-loi » de façon tout à la fois globale et comparée permettra ainsi d’en dresser un panorama diachronique, mettant en évidence le caractère extrêmement fluctuant de la loi, de l’interdit, du consensuel.
Les communications pourront aborder, de manière pluridisciplinaire, toutes les époques de l’histoire du cinéma et de l’audiovisuel, jusqu’à la situation contemporaine, au gré des multiples formats d’enregistrement et de diffusion des images et des sons qui bouleversent l’identité même de l’image clandestine. Elles pourront aussi parcourir la diversité des situations à travers le monde et évoquer toutes sortes d’interdits. Elles réfléchiront également aux outils juridiques et policiers dont se dotent les Etats pour se protéger de la fabrication et de la consommation de ces images qui circulent sous le manteau.
Le colloque aura lieu du 1er au 3 juin 2022, à la Cinémathèque de Nice.