Il se trame quelque chose entre Paris et Troyes aujourd’hui. Dans l’inconscient des papiers entassés, dans le geste manuscrit de l’archiviste, dans les parcours poétiques de celui qui ne veut pas lire, mais capter les traces.
La photographie a été inventée pour cela. Quand il s’agit de photographier l’écrit, les livres, les cahiers, les notes, les événements calligraphiés de la main malhabile du scribe, on se trouve à ce carrefour de ce qui signifie et de ce qui signe fit.
Nicolas Taffin prépare une exposition à Troyes. Une mission en basse archive : photographier et donner à voir les 17 kilomètres d’archives de l’Aube. Cartons, papiers, rubans, encre et plumes. L’administration de l’histoire et l’histoire des administrés comme matériaux d’une quête photographique.
Nicolas avait commencé ce travail de numérisation de l’émotion de l’écrit, ce qu’aucun logiciel OCR ne pourra jamais approcher, avec les illustrations du livre « Livre, » de Michel Melot. Il continue à arpenter les mots écrits et les supports.
Numériser, ce n’est pas seulement changer de support, c’est redonner à lire, à voir et à émotionner. La "photographie numérique" ne fait pas de photocopies, elle invente le regard pixélisé.
Mais bon, faut déjà avoir le regard....
L’exposition ouvre du 24 avril au 24 juin aux Archives de l’Aube à Troyes (de 9h à 17h... sauf week-end)
En attendant, le travail laisse lui aussi des traces numériques. Sur le web de Nicolas : http://www.polylogue.org/commentaires.php?id=124_0_1_0_C
Un avant goût.
En en attendant d’autres...
Hervé Le Crosnier
PS : Disclaimer : Nicolas est mon ami, vous auriez deviné.