Dans la série Surpris par la nuit, France Culture a diffusé hier un documentaire radio de Mariannick Bellot, réalisée par Angélique Tibau, et intitulé « Police et déontologie ».
Chiffres de l’Inspection Générale de la Police Nationale : Chaque année ont lieu environ 4 millions d’interventions policières (opérations type police secours, hors verbalisations, opérations de maintien de l’ordre et police des frontières). En 2007, il y a eu environ 1500 plaintes déposées contre des policiers, dont 47 % pour atteintes à la personne. Cela fait moins d’une allégation pour 6 000 interventions. La même année, 153 policiers ont été condamnés pour violences (dont un tiers hors service).
Déontologie signifie science des devoirs ; c’est l’ensemble des devoirs qu’impose à des professionnels l’exercice de leur métier. Le métier de policier, multiple, complexe, toujours imprévisible, s’effectue dans des situations de stress émotionnel et physique, où le discernement doit effectuer immédiatement le bon choix, celui qui résoudra la situation en respectant les individus.
La police est une des professions les plus surveillées, avec une double sanction administrative et judiciaire. La CNDS, commission nationale de déontologie de la sécurité, est chargée d’enquêter sur les manquements à la déontologie dont elle est saisie. Elle publie chaque année un rapport qui met en lumière les éléments récurrents dans les disfonctionnements sécuritaires, et à partir de là, les améliorations possibles.
De la même façon, nous allons partir d’un fait divers, qui, bien que n’étant pas représentatif de l’ensemble du travail policier, nous permettra de nous interroger sur les conditions de travail des policiers, plus particulièrement en banlieue, et sur l’évolution de leur métier.
En octobre 2006, dans un article de Libération, Jacky Durand racontait comment un contrôle de papiers dans un salon de thé, la Chicha, à la grande Borne de Grigny, s’était terminé par des jets de grenades lacrymogènes au milieu de personnes âgées qui fréquentaient le café. Quelques heures plus tard, une voiture brûle, puis un bus, caillassage des forces de l’ordre : le cycle des violences était enclenché une nouvelle fois. Pour commencer, nous sommes donc retournées à Grigny, à la Chicha, qui appartient à la famille Fatihi. Depuis 2006, la Chicha a été contrôlée 6 fois.
« La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » Article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Invités
Cherif Fatihi.
David Dufresne. Journaliste, documentariste, auteur de « Maintien de l’ordre : enquête », publié chez Hachette.
Fabien Jobard. Sociologue, chercheur au CEDISP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales - CNRS), auteur de « Bavures policières ? La force publique et ses usages », édition la Découverte.
Chabha Agrea et les élèves de Guillaume Burnod. Professeur de sciences politiques 1ère ES du lycée Le Corbusier, Aubervilliers.
Christophe Aucante et Frédéric de Oliveira. Membres UNSA police.
Roger Beauvois. Président de la CNDS.
Dominique Commaret. Membre de la CNDS.
Bertrand Michelin. Directeur adjoint à la Direction de la formation de la police nationale.
Christophe Fichot. Chef de cabinet des études de l’IGPN.