Les referers, ou référants, sont ces petites bestioles qui permettent de savoir quels sites envoient des visiteurs. C’est grace à eux, ces précieux, que j’avais découvert il y a peu les réouvertures de Guillermito Zone ou de Tranfert. Mais, ce matin, c’est une autre histoire. Un étrange référant apparait : http://miro.datops.com/Pericles/Data/4/6/6/8/d88726.htm.
Péricles au-dessus de nos têtes
Le site en question n’étant pas public, je tente un simple retour-racine : www.datops.com. Surprise. Le site s’annonce comme « Datops, leader européen de la veille ». Il propose de « développer des solutions de veille et d’analyse spécifiques pour votre métier ».
Dans son panier, Datops offre toute la panoplie d’outils de veille (information, gestion de crise, etc). Me sentant en crise, bientôt client potentiel chez eux, je décide de faire un tour complet des lieux. Quand, soudain, au fil des pages, un mot revient : Pericles. Le même que celui qui figurait dans le referer intriguant.
Vérification faite, Pericles serait une « solution de veille et d’analyse qui permet de traiter de grands volumes d’information ». Développé par Datops depuis 1996, Pericles1 comporte deux modules : module veille2 et module analyse3. Une démo est même disponible et quelques clients sont cités (Airbus, EDF, PricewaterhouseCoopers).
Ce n’est pas tout : l’expert offre également d’autres outils, comme l’InfoMetrix ou l’Infomonitor.
Dans l’historique, on apprend également que l’entreprise, créée en 1995, s’est donnée comme but « à l’aide de modèles mathématiques évolués, [d’]explorer de grandes quantités d’informations textuelles afin de détecter le changement à et d’identifier les tendances. ». Quant à son implantation, Datops cite Paris, New York, Nîmes, et Londres.
On trouvera un plan complet du site qui permet de mieux comprendre tout ce bazar.
http://iraq.datops.com
C’est alors qu’arrive le fin du fin.
Un lien, une démo, une vitrine. Son nom : http://iraq.datops.com/.
C’est à visiter absolument, pour la beauté de ses graphiques, ses légendes (« Tone of Coverage, Negative Tonality, Neutral Tonality, Positive Tonality »).
Cinquante sites d’information du monde entier y sont passés à la loupe, toutes les deux heures.
A découvrir également France and War in Iraq, avec ses diagrammes.
Une recherche approndie (dans les communiqués de presse maison) permet d’en savoir un peu plus sur la bête. http://iraq.datops.com/, vraisemblablement lancé le 27 mars 2003 (date du communiqué), est ainsi présenté :
« En une interface unique, et au travers d’une batterie indicateurs graphiques, ce site répond à toutes les questions des utilisateurs sur l’analyse médiatique de la situation :
- OU parle-t-on du conflit ?
- DE QUOI parle-t-on ? Quels sont les articles identifiés comme les plus intéressants à lire au jour le jour ?
- QUI parle du conflit ? COMMENT en parlent ils : positivement, négativement ou de manière neutre ?
- DE QUI parle-t-on ? COMMENT sont traités médiatiquement les grands acteurs de ce conflit : positivement, négativement ou de manière neutre ?
- QUELLE EST L’EVOLUTION de cette couverture médiatique ? COMMENT évoluent ces indicateurs dans le temps ?
Ce site restera en ligne aussi longtemps que le besoin d’analyse de la situation en Irak le justifiera. ».
Questions maintenant...
Que vient donc faire d|a|v|d|u|f|.|n|e|t dans cette affaire ?
Comment les robots de Datops se sont ils égarés jusqu’ici, sur ces modestes rives ?
Le modem chauffait. Le site de Datops était retourné dans tous les coins, recoins, coincoins. Nulle piste. Nada.
Sauf, peut être, celle-çi : dans les communiqués de presse, il était question de cela : Datops, partenaire du 3º colloque de l’Ecole de Guerre Economique (ESLSCA-EGE) à propos d’un débat organisé à Paris le 29 mars 2003.
Cette Ecole de Guerre Economique me disait quelque chose. Le 21 avril, soit trois jours avant l’apparition des referers Datops dans les stats de d|a|v|d|u|f|.|n|e|t, j’avais évoqué un rapport édité par cette même Ecole de Guerre Economique, « Qui veut vraiment du Carlyle Group ? ».4
Les gens de l’Ecole de Guerre Economique n’avaient-ils pas, finalement, jouer au même jeu du qui-lie-qui ? Avaient-ils simplement rencardé leurs amis et hôtes de débat ? Qui sait ?
Ou était-ce la magie des mathématiques et des robots indexeurs ? Une vaste opération d’un genre nouveau ? Un signe des temps ?
Quoiqu’il en soit, une question me taraude toujours : que peut-il bien se cacher derrière l’URL d’origine, http://miro.datops.com/Pericles/Data/4/6/6/8/d88726.htm ?
1cf. article de Décision Micro disponible
2« Vous souhaitez un système pour Savoir ce que disent les media sur vos produits, vos marques, vos concurrents. Recueillir l’information internationale. Etre alerté de la parution d’une information sensible. »
3« Mesurer, Analyser, Comprendre les tendances et les volumes d’information : nombre d’articles consacrés à un sujet, importance d’un auteur ou d’un support par rapport aux autres, thèmes les plus présents, etc »
4Brève qui a d’ailleurs été relayée sur plusieurs newsgroups selon Google
Messages
29 avril 2003, 14:42, par Christophe ASSELIN
que peut-il bien se cacher derrière l’URL d’origine, http://miro.datops.com/Pericles/Data/4/6/6/8/d88726.htm ?
Cette page a vraisemblablement été indexée sur un serveur d’une entreprise qui utilise Pericles, pour par exemple consultation ultérieure sous intranet, analyse, classement dans une arborescence,etc...
Christophe http://www.intelligence-center.com
2 mai 2003, 07:16, par Houssein
http://www.veilledulendemain.com/fichiers/memoires/pericles.pdf
http://216.239.51.100/search?q=cache:wgzwxUJ8XkIC:jul.li/test/absolute/data/stats/v/u/lgum.org/usage_200301.html+miro+datops&hl=en&ie=UTF-8
http://www.idgb.org/ceei/re1/re11/
http://www.enssib.fr/autres-sites/dessid/dessid99/gedfoulo.pdf
http://www.linguistlist.org/issues/12/12-1105.html (ceci sonne un peu Echelon)
http://www.consultingcity.fr/CO/co.nsf/ConsultWebPapier/73593F7DDEDDF6B3C1256BEA0036DD91?OpenDocument
Voir en ligne : Quelques compléments d’enquete